Propos recueillis par Alexandre Sivov
Aujourd’hui, j’ai parlé avec une vieille amie, ancienne assistante dans un cabinet de radiologie. Elle ne m’a jamais cru sur la vraie situation au Donbass. Mais elle m’a dit, aujourd’hui, son effroi. Elle a appris ce qui se passait à l’hôpital №28, dans la région de Pomerki à Kharkov. En tant qu’ancienne infirmière, elle connaît plein de personnes et le personnel était sincère avec elle. Son témoignage est poignant.
Selon elle, dans l’établissement, les réfrigérateurs sont surchargés de cadavres. Mais, ce n’est pas tout. Selon le personnel médical, dans l’hôpital un groupe spécial a été formé.
Sa tâche:
Il y a un tas de téléphones mobiles appartenant aux morts. Si certains téléphones reçoivent des appels ou des SMS, ils doivent répondre par SMS avec des réponses bateaux comme: "Tout va bien. Nous sommes en combat. Je ne peux pas rappeler. Ne viens pas ici, je n’a besoin de rien". Tous les employés de ce groupe-là ont peur d’envoyer un message aux mères, en leur annonçant la mort de leur enfant. En réalité, ils ont l’obligation de le faire de peur d’être tué.
Pas sujette à l’hystérie, mon amie est posée. En plus, elle était partisane de «l’Ukraine unie», du moins, avant de venir vers moi en hurlant sa terreur:
"Les mères lisent dans les SMS que tout va bien, alors que leurs enfants se trouvent sur les étagères froides de morgue depuis plusieurs jours."
"Des informations similaires viennent aussi des régions de Dniepropetrovsk, d’Odessa ou de Tchernigov".
Ce sont les réalités du Donbass !