14 juillet 2014 : la République et les Poilus

Publié le 14 juillet 2014 par Fbaillot

Michel Debré appose le sceau sur la Constitution de la Ve République

Vous avez peut-être apprécié ces derniers jours, à l’occasion du Tour de France,  les nombreux hommages rendus à ceux qui se sont battus il y a un siècle, durant la Grande guerre, dont nous fêtons le centenaire. Notre région accueillait cette année la Grande Boucle, et nous avons eu l’occasion de passer à Ypres. Les coureurs ne sont pas passés bien loin de Vimy, de Notre Dame de Lorette, que certains connaissent bien ici, avant de parcourir les champs de bataille de la Somme, le chemin des Dames, l’ossuaire de Douaumont. Vous avez peut-être vu que ce matin, des représentants des 80 pays participant à ce premier conflit mondial, anciens alliés ou anciens ennemis, défilent sur les Champs-Elysées, pour marquer ce centième anniversaire. La moitié de la  planète est venue combattre sur notre terre.

Nous avons déjà eu l’occasion de rappeler l’importance qu’il y a à perpétuer la mémoire des Poilus et de tous ceux qui ont payé de leur vie au cours ces combats meurtriers, dans des conditions de vie que nous avons du mal à imaginer. Nous en aurons encore la possibilité, tout au long de l’année, mais aussi ensuite, pour rappeler les dates importantes de ce conflit.

Nous fêtons aujourd’hui, à l’occasion de la Fête nationale, la formation de la nation française telle que nous l’aimons, née comme je le rappelais l’année dernière du siècle des Lumières. La révolution française de 1789 consacre une époque qui a permis à  des philosophes, des écrivains, des artistes, de faire sortir le savoir des sphères élitistes pour que l’ensemble de la société s’empare du nécessaire combat pour plus d’égalité, plus de considération envers le genre humain, plus de foi dans le progrès.

Je voudrais aujourd’hui insister sur un mot qui me semble aujourd’hui parfois  un peu galvaudé : la République. Ce terme ne date pas de la Révolution, puisque la République romaine date de 500 ans avant notre ère. Mais c’est aujourd’hui la forme d’état la plus répandue dans le monde : 136 pays sur les 193 membres de l’Onu sont des républiques. Notre commune, comme je crois  l’immense majorité des collectivités locales françaises, s’efforce de mettre en oeuvre chaque jour les principes de l'égalité républicaine : tous les citoyens sont égaux devant la loi. C’est ce que dit l’article 1 de notre constitution, celle de la Ve république, instituée le 4 octobre 1958 par le général de Gaulle, et écrite par Michel Debré : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales."

Je ne vais pas poursuivre plus longtemps ce petit cours d’instruction civique, mais nous devons les uns et les autres profiter de chaque occasion qui nous est donnée pour rappeler ces principes de base de notre «  vivre ensemble ». Nous sommes les héritiers d’une longue histoire. Notre passé est  riche, parfois difficile à comprendre, à mémoriser. Mais beaucoup de gestes et d’actes de notre vie quotidienne sont nés de cette histoire qu’il nous faut donc connaître et assimiler.

Nous sommes redevables des révolutionnaires de 89 comme des Poilus que nous allons fêter cette année, et en leur rendant hommage, nous contribuons à renforcer ce qui nous lie les uns aux autres et nous donne ce sentiment d’appartenir à une nation qui nous rassemble. Il nous reste  encore du travail pour que cet article n°1 de notre Constitution soit réellement mis en pratique. Notre république est perfectible, mais elle est aussi enviée, et dans bien des endroits dans le monde, on s’appuie sur notre histoire et ce principe de l’égalité républicaine pour avancer vers plus de démocratie, plus de liberté, plus d’égalité.