Emouvant, ce livre nous raconte l’histoire d’un pays aux prises avec son destin. 1974, c’est la fin du règne de l’empereur Hailé Sélassié (dont le nom veut dire « Puissance de la Trinité »). L’Ethiopie était un pion dans l’échiquier politique, victime d’une guerre qui la dépassait : celle que se livrait le bloc de l’Est à celui de l’Ouest. La tragédie de cette population, déjà touchée par la famine après une sécheresse sans précédent, se voit entrainée dans une lutte de pouvoir auquel elle ne comprend rien. Tout ce que souhaitait la population éthiopienne légitimement était de pouvoir manger à sa faim et vivre de son travail. La guerre, les massacres de grande ampleur, les tortures et autres sévices viennent cueillir des victimes innombrables que la famine avait encore épargnées. La cruauté des affamés de pouvoir n’a aucune limite. Cette terreur rouge a fait des milliers de victimes dans un bain de sang. Nous nous souvenons tous de ces images d’enfants squelettiques le ventre gonflé par la famine, la situation de guerre et de représailles n’a fait qu’amplifier cette situation particulièrement en Erythrée. Ce que l’on a fait vivre à cette population est innommable, inqualifiable. J’ai été touché par ce livre. Il raconte cette partie de l’histoire de l’Ethiopie avec une pudeur tout en gardant une froide objectivité sur l’histoire. Maaza Mengiste a une belle écriture, elle mérite amplement son succès littéraire.
Le rêve dans la vallée de la mort L'Amorphophallus titanum a fleuri à Nantes Restavec - Milk Coffee & Sugar