Aujourd'hui, parlons sujet tabou, parlons racisme.
Pour commencer directement à vous exposer le fond de mon propos, je précise : quand je dis racisme, je parle de racisme tout court, pas de racisme anti-noir ou anti-maghrébin. Car oui, le racisme signifie que l'on considère comme inférieure une personne qui n'est pas de notre origine. On ne précise pas, dans la définition, de quelle couleur doit être la personne pour que cela soit considéré comme du "vrai" racisme.
Je vous parle de cela aujourd'hui à cause, certains l'auront peut-être déjà deviné, de l'ex-candidate FN condamnée à neuf mois de prison fermes pour avoir retweeté un photomontage de Taubira la comparant à un singe. Je ne vais certainement pas dire qu'elle dispose d'un humour intelligent car ça ne me ferait pas rire que l'on fasse un montage semblable de mon fiancé (qui est étranger), mais je trouve ça vraiment disproportionné.
L'ex de mon copain m'a traitée de pouffiasse de blanche, a dit qu'elle comprenait pourquoi il aimait les blanches, parce que je n'avais aucune personnalité, aucune valeur. Puis-je espérer la même sanction si je me rends au commissariat ?
J'ai passé quatre ans dans un collège où la majorité des élèves étaient des étrangers, mes meilleures amies étaient pour l'une algérienne, pour l'autre nigérienne. Autant dire que je m'en foutais complètement que mon pote soit noir, métisse, bleu ou vert. Je ne suis pas de cette trampe. Et je peux vous dire que si personne n'osait trop les emmerder, les élèves de mon école, j'ai par contre eu mon lots d'insultes. Je me rappelerais toujours le jour où Sarkozy a été élu président, lorsque j'étais en quatrième. Tous les étrangers de ma classe me regardait de travers, disaient haut et fort que j'étais une salope, et que ma mère était une pute qui avait voté pour Sarko, alors qu'ils ne pouvaient pas savoir et que ça ne les regardait même pas. Je ne comprenais pas très bien ce que j'avais fait pour mériter cela, car je ne savais même pas encore ce qui différenciait la gauche de la droite à l'époque. Ce que j'ai compris, c'est que mon tort était d'être blanche. Et d'être dans une classe d'imbéciles aussi...
Je ne comprends pas cette hierarchie des victimes de racisme. Je ne comprends pas cette volonté de vouloir faire passer le racisme anti-noir pour une tragédie, là où le racisme anti-blanc n'existe pas voyons, et puis faut pas vous vexer pour si peu ! Si certains le subissent, ça existe, et c'est aussi humliant pour les victimes de toutes origines.
Merde, ouvrez les yeux, quelqu'un qui vous attaque sur votre couleur de peau, quelque soit votre origine, c'est un gros con, vous êtes un humain comme les autres et nous sommes censés être tous égaux. Je n'ai pas DU TOUT l'impression que nous soyons tous égaux aux yeux de l'opinion publique et de la justice, mais c'est en tout cas ce que nous devrions être. Chaque personne a sa valeur, et mérite le respect.
Je suis dépitée de voir mon pays condamner des gens à de la prison ferme pour des likes sur un photomontage, quand d'autres brûlent des voitures, violent des jeunes filles, et ressortent bien peinards avec au pire un "c'est pas cool ce que vous avez fait, ne recommencez pas hein !". Non mais on va où là? La colère de la population n'est-elle donc pas une preuve du ras-le-bol général vis-à-vis du GROS n'importe quoi que créee le gouvernement et sa justice de mon cul ?
La mère de mon copain, le soir du match de football qui opposait l'algérie à je ne sais plus qui (je ne m'intéresse pas trop au foot), s'est retrouvé au centre d'un chaos apparemment toléré par la police sur les Champs-Elysées et s'est pris du gaz lacrymogène dans les yeux. La personne qui lui a fait ça ne devrait-elle pas être aussi condamnée ? Pauvre quiche que je suis, j'en ai des espoirs d'une France utopique, hein...
Parfois, je suis fière de mon pays, de cette Terre d'accueil qui tente d'aider les plus démunis comme elle peut. Mais le plus souvent, je suis déçue de la manière dont tout cela est géré. Nous sommes généreux, mais nous sommes aussi des bonnes grosses lavettes qui punissont des likes sur tweeter en laissant des délinquants ressortir et faire leurs conneries sans crainte de la sanction. Moi, ça me hérisse sacrément.
Je parlais de racisme, et me voilà engagée sur un terrain plutôt sinieux... Bref. Chacun son opinion. J'essaie de me faire à ce laxisme latent, qui tient plus de la bêtise que de l'humanité, mais passons.
Pour revenir au sujet initial, je ne suis pas d'accord pour prioriser certaines victimes d'un même délit. Ils ont sans doute voulu montrer l'exemple pour que les racistes se calment avec leurs conneries, mais je pense que le seul résultat qu'ils vont avoir, c'est l'exaspération d'une grande majorité. Ils s'y prennent comme des gros manches. Beaucoup vont trouver ce jugement trop strict en comparaison de l'inefficacité de la justice concernant d'autres crimes et délits. Et au fond, ils auront raison.
Le racisme doit être puni. Ca, oui. Nous n'avons pas à tolérer l'incitation à la haine, basée sur la couleur de peau, le sexe, le physique de quelqu'un. Mais punissez-le pour tout le monde pareil ou ne le punissez pas. Et si possible, infligez de plus lourdes peines aux brûleurs de voitures et aux personnes violentes, ça arrangera tout le monde, et les victimes particulièrement.
J'ai lâché mon pet, c'est fait ! J'espère que vous avez compri le fond de mon idée, et que certains n'iront pas à la facilité du "Donc pour toi c'est pas grave d'insulter un noir ?", car il faut aller un peu plus loin que ça. Au contraire, je le répète, le racisme, explicite ou discret, doit être puni de toute manière. Mais pour tout le monde pareil, car nous sommes tous égaux, ça serait encore mieux...