Je discutais avec la famille sur l’organisation du mois de septembre car ma fille rentre à l’école maternelle. Il y aura sans doute pas mal de changements… Et d’autres encore mais chut!! Dans la conversation, il est apparu que mes choix sont conditionnés par cet emploi du temps à respecter. Oui, je veux la déposer le matin, oui je veux qu’on aille la chercher avant la toute fin, 18h30. Le "on" correspond au papa, tonton, mamie ou moi… Des têtes connues quoi! Pour une première année 18h30 tous les soirs c’est trop tard. Oui, mon angoisse est sur le respect de sa sieste qui est longue l’après-midi. Oui pour l’école mais à condition qu’elle ne casse pas ma fille en deux (dans tous les sens du terme). Alors je vais peut-être choisir et accepter des jobs en fonction de ça… J’ai eu droit à un "Penses à toi", "Penses à toi quand même", ce que je comprends (et merci) mais pour moi, cette remarque anodine a été le déclencheur de quelque chose que je n’avais peut-être pas intégré complètement.
Oui, ma fille est devenue ma priorité. Ma priorité absolue.
Cela ne veut pas dire que je fais tout pour elle, que dès que j’ai du temps c’est pour elle, que toutes mes pensées sont pour elle… NON.
Cela veut dire que son bonheur et bien-être font parties de priorités dans mes choix de vie.
Son bonheur influe sur le mien alors comment pourrais-je être bien si elle ne va pas bien? Avoir un job de folie et ne jamais être là, ou la voir pleurer parce que je ne suis pas là? Oui, ça fait parti de l’apprentissage dirons certains… Dans la vie des frustrations il y en a… Mais non, ce n’est pas ma vision. De temps à autre que ça ne soit pas idéal, je l’accepte mais là on parle de la rentrée à l’école. Sa première! Si je veux que ça se passe au mieux, c’est une période où je me dois d’être attentive. Ce n’est peut-être l’affaire que d’une semaine? Juste vérifier qu’elle a compris le rythme, qui est la maîtresse, qu’elle arrive à dormir… Je sais que lorsqu’on ne peut faire autrement ça peut miner, je ne sais pas quelle sera ma solution mais c’est certain que je vais la journée penser à ma fille, à son bien-être et vite courir le soir pour la retrouver car on touche bien là le cœur du problème: les working mum n’ont pas le choix que de courir pour être dans leurs deux ou trois vies à la fois: maman, femme, épouse…
Sans doute que je n’ai pas coupé le cordon, sans doute que je suis exclusive… Mais tout ça changera au fur et à mesure qu’elle prendra de l’indépendance, quand elle décidera d’en prendre. A ce moment là, je me sentirai plus libre sans doute de faire des choix "que" pour moi ou peut-être que je me sentirais perdue à me demander quel est mon but. Hihi!! J’ai lu que ça pouvait être cela quand les enfants quittent le nid: à nouveau de grandes interrogations, à se retrouver à nouveau en couple "que" à deux…
Pourtant…
C’est là que je suis la mieux: quand je prends du temps pour moi. Après mon esprit est libre de faire ce qu’il faut. Un parc? Ok, je peux même me passer de téléphone ;-) Aller à la piscine? Cool, surtout celle de Vincennces… Tous les dimanches matin, je cours. Je prends sur notre petit temps libre du week-end pour aller me défouler. Je sais que j’en ai besoin. C’est mon choix.
Et au boulot?
Alors est-ce que l’on a avoué que son enfant est sa priorité fait de nous un mauvais employé? Quand je sais que ma fille est bien et que le relais est pris par super-papa-chéri je suis super productive. J’ai l’esprit libre, il y a tout qui roule, j’ai des idées, je suis "open" comme on dit… Mais dès qu’il y a un pépin, c’est coup de fil, manque de concentration etc… Et dans ce cas, je pars plus tôt pour gérer le souci et zouh avoir le lendemain l’esprit libre… Et rattraper le retard. Au final, je sais que je suis tout autant productive. Tout est question simplement de compréhension de la part de l’employeur. Et peut-être aussi de façon d’être personnelle. Si l’employeur est souple, je vais logiquement deux fois plus le remercier de cela par ma productivité. C’est là que les working mums peuvent exploiter tout leur potentiel d’être dans leur rôle de maman et de maman qui travaille.
Est-ce qu’il faut avoir un boulot moins intéressant et qui demande moins mais qui est proche de chez soi? Je n’en sais rien mais je sais qu’une heure de trajet aller et retour c’est beaucoup et ça joue forcément sur la productivité, le moral, l’énergie… Vive le télétravail, c’est sûr! Perso, j’adore être stimulée par mon boulot alors je fais en sorte d’être productive et efficace pour ne pas avoir à culpabiliser de finir avant 18H (sans enfant, je ne regardais pas la montre) mais je dois avouer qu’après les heures de bureau, à la maison, ce n’est pas rare aussi de penser boulot, voire de checker ses emails (en se disant que ce sera ça de moins à faire le lendemain). Tout est question de dosage, on apprend à se fixer des limites, à prendre conscience de ce qui est le mieux pour nous, pour le couple et pour nos merveilles… Parents, c’est réellement un apprentissage de chaque instant.
Une jolie balade à Roussillon – été 2013
Un instant de bronzage et de calin quand nous habitions sur l’ile de la Réunion
Working mum porte bébé depuis sa naissance… Aujourd’hui 3 ans et environ 13 kilos!
Et pour le couple?
Est-ce que ça plait à super-papa-chéri d’avouer que ma fille est ma priorité? Je ne sais pas… A vrai dire c’est aussi la sienne. Nous sommes adultes, on se parle (un peu quand même), on fait des choix en notre âme et conscience, on sait qu’il faut être patient parfois… Et on sait qu’on a cette responsabilité envers notre fille. C’est vrai que ça change le fondement d’un couple. Vivre l’un pour l’autre, même si c’est cliché, on passe de vivre l’un et l’autre pour un(e) mini-nous. C’est presque ça quand même. Il faut des temps de "l’un pour l’autre" c’est sûr. Comme du temps pour soi. C’est à ça que je vois que ma fille est ma priorité : je ne suis capable de penser à nous et à moi que si elle est bien.
C’est comme ça et j’assume!
Et je ne pense pas être la seule! Toi aussi avoues ;-)