En été, le temps est nu.
Sur le sable de la plage où jouent les enfants,
Les heures avancent inexorablement.
Marée après marée, le grand cadran solaire
Indique la fin des vacances, la fin de l’enfance, la fin de tout espoir.
A l’intérieur des terres, coulent des fleuves larges et majestueux.
Je regarde l’eau qui passe et qui jamais ne repassera.
Le fleuve est éternel, mais son eau est éphémère,
Moins que moi, pourtant, qui la contemple en rêvant.
A l’horizon, les montagnes dressent leur barrière
De schiste, de grès ou de calcaire.
Nées autrefois des premiers cataclysmes,
Elles marquent la fin de notre monde.
Derrière, on dit qu’il y a d’autres fleuves et d’autres plages,
Mais nous ne les connaîtrons jamais
Car nous serons morts avant de les atteindre.
La Meuse dans les Ardennes