Nous sommes au bord de la mer. La plage, un soleil invité avec parcimonie sur mon visage, les vagues et l'eau salée sur les bras, la nuque, dans les cheveux et quelque fois jusque dans le nez. Une ville que je connais, une région que je n'ai pourtant que peu visitée... la petite plage inattendue de Mesquer avec une gazelle des sables (elle n'a pas les yeux de biche ni la peau tachetée et mouchetée de poils courts mais une belle parure lie de vin et elle partage avec la première une allure très élégante).
Je peaufine mes sens en regardant les arbres, toujours réceptive au moindre détail révélant les pies jacassantes en bande, les corbeaux croasseurs du soir, les mouettes espiègles, les goélands hautains et supérieurs volant bas près du parasol, les chauves-souris toujours là à la danse moins proche des lampadaires et plus près de nos cuirs chevelus (et les moucherons attirés par notre chaleur corporelle). Mais aussi les rouges-gorges, les mésanges bleues, les palombes, les tourterelles et les geais plus discrets. Et puis les bruits d'écorce et de feuilles annonçant Séraphine et d'autres plus petits (ses petits?).
Des lectures, distractions suprêmes. Une activité que j'aime et qui, fabuleusement, me permet de m'évader et de permettre à mon esprit de ne pas ripper sur les mêmes pensées ressassées, amères et aigres. Une fuite constructive.
Un ordinateur pour noter juste un peu.Les recettes ou les livres. Un cahier (mais juste quand je suis seule pour les écrits plus personnels).
Des thés avec outrance.
Ce matin, un Sam bodhi F.O.P. du Sri Lanka. Des feuilles entières de la meilleure qualité, d'un beau brun, avec des bourgeons. Une liqueur à l'odeur bien boisée, ample et profonde. Thé boisé et comme un peu sucré.