Je m’absente quelques jours ce qui expliquera que vous ne trouviez plus votre billet quotidien durant la prochaine semaine. Bien entendu je m’adresse à ceux qui restent ou qui sont revenus, les autres partis vers des contrées qu’on leur souhaite agréables et reposantes, n’y verront que du feu. Feux de forêts et orages de grêle, le vacancier moderne ne sait souvent plus où donner de la caméra pour alimenter Réseaux sociaux et chaines d’infos.
Notez bien que je n’envisage pas le cas de ceux qui partis, pousseraient la constance jusqu’à me lire sur leur tablette ou i-Phone, je ne leur souhaite pas d’être tombés dans une telle dépendance. Encore que ça me flatterait.
Donc je pars. Si on vous demande pourquoi, répondez que vous ne savez pas. Ce ne sera pas un mensonge puisque moi-même je ne sais pas vraiment pourquoi je vais ailleurs. Je suis vachement bien chez moi, j’ai toutes mes petites affaires à portée de main, j’ai tout le confort organisé au mieux de mes exigences et je vais quitter tout cela ! Où que j’aille, il est évident que ce ne sera pas aussi bien, puisque ce n’est pas chez moi.
Pour avoir du soleil ? Bof ! J’en ai ici bien assez, j’ai même trop chaud. Mais ici, je ne suis pas obligé de sortir pour visiter telle ou telle curiosité afin de rentabiliser mon voyage, je peux faire ma sieste à l’ombre toute la journée si je veux, je connais le quartier. Là-bas je vais me sentir contraint de bouger, pffff… ! Et pour voir quoi ? Un truc en ruine qui fait la fierté du village, un paysage sublime vu cent fois à la télé mais sans la promiscuité des touristes rougeauds l’œil collé à l’objectif.
Pour être au calme alors ? Rien n’est moins sûr. Ici en août, tout l’immeuble s’en va en bord de mer ou à la campagne, c’est certainement le meilleur moment de l’année pour la tranquillité. Tandis que là-bas, je risque de vous y retrouver – c’est pas que je vous aime pas - mais question silence et repos, c’est mieux quand vous n’êtes pas là. Désolé, mais c’est la vérité vraie.
Pour manger de bonnes spécialités locales ? Ah ? Raté, je pars rejoindre ma douce et retrouver sa rengaine castratrice, « c’est trop gras ! », « c’est trop sucré ! », « non, pas d’alcool ! » Du coup ce sera le même régime qu’à la maison, comme si je n’étais pas parti !
En tout cas il y aura la télévision et quand on voit les programmes diffusés en août, au moins je suis sûr d’une chose, je vais m’emmerder comme chez moi ! C’était pas la peine de venir si loin alors ? Mais c’est ce que je vous dis depuis le début. Faut écouter un peu, sinon ça finit par agacer. Quoi, c’est vrai ?