Page blanche

Je tourne en rond comme un fauve en cage. Je fais les cent pas dans mon appartement, enjambant le bordel sans le voir. Je regarde cet ordinateur, comme si la solution allait venir de lui. Mais la vérité est bien là. Je n’arrive pas à écrire. Je ne sais pas comment m’y prendre, par où commencer. Je débute cent fois. Pourtant je sens comme une urgence à écrire ce roman. Qu’il soit édité ou non; ce n’est pas le problème. Non, le problème serait qu’il ne soit pas écrit. Il y a des choses à dire. Avant qu’elles ne s’envolent.

J’envie ces écrivains capables de pisser des fleuves d’histoires drôles, touchantes, palpables. Et je suis là, butant sur la première phrase comme un robot mal programmé. Soupesant chaque lettre et chaque ponctuation. C’est insupportable.

Je n’arriverai jamais à écrire en ayant le temps. Il faut que je n’ai plus le temps, il faut que je sorte, que je procrastine.

Que je parle d’autre chose.

Que j’oublie de quoi je voulais parler.

Mais comment oublier ?