Martine Konorski | [Vissée à la plante des pieds]

Publié le 16 août 2014 par Angèle Paoli
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[VISSÉE À LA PLANTE DES PIEDS]

Vissée
à la plante des pieds
une chaleur
s’enroule
dans le sang du soleil

En lierre
sur ton dos
l’espace rétrécit
pour fermer
la blessure

Recoudre à l’infini.

S’arrêter de marcher
Tout échappe
à nos corps

Sur l’envers

Douleur vieillie
recousue de lumière

Tandis que nos pupilles
effacent la peine
de jours
encore moins sûrs.

Le temps s’est renversé
en recherchant la trace

Couleur
des mots

Terre périssable
à fleur de sang
pour emporter
le monde

Loin de l’heure tragique.

Quelques kilomètres
nous séparent
de ce pont
tant de fois traversé

Mains serrées
sur le bord
d’une photo

Déchiffrage hors cadre
pour capturer
la ligne

Un point gris
se détache
à l’autre bout du pont

Que faire pour se rejoindre.

Martine Konorski, Je te vois pâle au loin
Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)


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