570- Thriller

Publié le 19 août 2014 par Stiop

J’ai beaucoup de respect pour les journalistes, d’ailleurs, depuis quelques mois, j’ai le plaisir de travailler avec eux au quotidien.

La presse a indéniablement été bousculée par l’immédiateté du web. Ce que j’appelle le « sensationnalisme flash » qui incite un internaute à orienter son regard vers une information qui lui saute aux yeux, hop !, alors qu’il était en quête d’une recette de tarte aux mirabelles ou de la manière la plus efficace de lisser un joint.

Allez, avouez, vous vous êtes rendu(e) sur Internet avec une idée très précise ou un sujet très sérieux : la défiscalisation, la taxe carbone, le fonctionnement du Parlement Européen, des conseils pour fabriquer le rhum arrangé…, et puis, succombant à une curiosité habilement attisée par un titre racoleur, vous ne vous rappelez plus du motif de votre requête initiale.

Je donne l’exemple, je le confesse, oublier ce pour quoi j’étais venu sur le web, cela m’arrive : rarement, parfois, jamais, tout le temps. Exemple :

Australie : un pêcheur dévoré par Michael Jackson, un crocodile albinos.

Je ne cite pas mes sources, je suis bien urbain, mais…, en cliquant sur le titre ci-dessus, vous aurez accès au lien. Vous apprécierez, de plus, l’illustration de ce fait tragique avec ce reptile rigolard.

Alors, en lisant cette phrase, mes pensées sont allées dans de multiples directions. Que fait Michael Jackson en Australie ? A-t-il tellement d’appétit qu’il doive dévorer un pêcheur ?

En tous les cas, davantage que surfer, j’ai plongé vers cette information et je l’ai lue in extenso pour découvrir que le pêcheur en question a subi une fin d’existence tout à fait peu enviable.

Et le crocodile albinos : ça existe réellement ? ‘Cause this is Thriller ! And no one’s gonna save you from the beast about to strike. De bons souvenirs, non ? Sauf pour le pêcheur imprudent peut-être.

En tout état de cause, nommer un crocodile albinos « Michael Jackson » défie les lois de l’imagination, je m’incline devant cette initiative australienne.

En France, j’avais bien compris qu’il était indésirable d’appeler son chien « Didier », mais là…