Magazine Journal intime

Topologie des relectures

Publié le 19 août 2014 par Gborjay

Pour le vulgaire - entendez les non initiés tout autant que la majorité des écrivaillons qui encombrent les étagères de nos librairies nationales -, la relecture n'existe pas. Au mieux, elle consiste à appuyer sur la touche F7 sous Word pour déclencher la vérification orthographique.

Gustave Borjay, toujours prêt à laisser sa chance à la masse grouillante des porte-plumes sortis du berceau, interrompt ses vacances dans son hôtel formule 1 d'Evreux Sud pour vous détromper. Non, la touche F7 (qui soit dit en passant n'existe pas sur certains types d'ordinateur, rappelle-t-il), ne fait pas tout.

A moins soit de bâcler votre article, soit de posséder des talents incomparables (dans l'idée borjaysienne du terme), vos romans achevés sont imparfaits et méritent, ne serait-ce qu'à vos yeux, de s'y attarder avec soin. Vous avez sculpté votre diamant brut ? Il est temps d'en polir les faces ! (Gustave Borjay étant en vacances, certaines phrases du présent articles sont rédigées par un stagiaire-nègre issu du haut de classement de Sciences Po Paris.) C'est un travail d'orfèvre qui nécessite patience, rigueur et recul. On peut à cette fin souligner différentes étapes qui peuvent cependant s'entremmêler les unes aux autres.

En premier lieu, on peut désigner la relecture mot-à-mot. Elle consiste à relire soigneusement, dans le détail, votre pensum, afin d'en corriger les fautes de français, de supprimer les lourdeurs et de faire disparaître les redondances et autres segments superfétatoires. Le principe est simple, certes, mais l'application difficile et quasi interminable au vu de la qualité initiale de votre oeuvre.

En deuxième lieu, on peut aborder une relecture intermédiaire, articulée autour de l'ambiance, des lieux et des personnages. Il s'agira de donner plus de caractère à l'oeuvre, de souligner tel trait de caractère d'un protagoniste ou tel aspect d'un décor. On pourra également saupoudre davantage de mystère, ou de joie, ou tout sentiment que vous pensez judicieux (l'est-ce ou non) de communiquer à votre supposé lecteur.

En troisième et dernier lieu, on peut se plonger dans une relecture structurelle, assimilable en pénibilité aux travaux publics sur une voie d'autoroute, et consistant à supprimer des passages entiers, à rajouter des chapitres, des personnages, des péripéties. Cela demande un recul que les spécialistes assimilent souvent au nom de Borjay, allez savoir pourquoi, et qui seul permet de se forger une opinion juste de l'équilibre nécessité par la trame de votre roman. Faut-il voir plus souvent Monsieur X ? Moins souvent le centre de détention pour adolescents ? Faut-il que que votre héros évolue plus rapidement ?

Trois types de relectures et autant de raisons pour lesquelles vous n'arrivez pas à la Cheville de l'Ecrivain,

Gustave Borjay, qui vous salue.

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Addendum : Gustave Borjay rappelle à son aimable clientèle, pour le cas où,
sait-on jamais, qu'il ne suffit pas qu'une pierre soit formée de carbone pour
qu'il s'agisse d'un diamant.


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