22 samedi matin vers 9h, tout va encore bien, bonne santé toujours. J.Druesne
22 soir, tout va bien malgré dure journée. J.D
Je continue ainsi ma lettre, car j’ai l’espoir de rencontrer quelqu’un qui voudra bien se charger de ma lettre.
(Ces lignes était à la fin de la lettre du 21)
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22 août 1914 (JMO du 37e RI)
A 9h30, le régiment reçoit l'ordre d'aller occuper face à l'Est hauteur Sommerviller Flainval inclus ayant à sa droite le 79e . Le premier bataillon tient Sommerviller par une compagnie (4e), Crévic par 1 compagnie (2e) sur la croupe foret de l'Orne Crévic; 1 compagnie (3e) à la disposition du chef de Bataillon dans le bois 1500 m au Sud de Sommerviller; 2 bataillons (6e Compagnie Fainval, 5e compagnie au SE de Flainval, 7e et 8e ne formant qu'une compagnie sous les ordres du Lieutenant Deuweiler sur la croupe descendante du cimetière de Flainval vers le Moulnot.
3e bataillon à la disposition du colonel à l' O de Flainval. La 12e Compagnie détachée au poste de commandement du Général de Brigade, à l'intersection de la grand' route Dombasles-Lunéville et du chemin Rosières aux Salines crête de Flainval.
Vers 15H une infanterie nombreuse soutenue par de l'artillerie attaque Crévic et force la 1ere compagnie à évacuer la village. Les éléments de la 1ère compagnie après avoir fait subir des pertes sérieuses à l'ennemi se replie sur les pentes de la côte 282. De 15h30 à 18h30 le régiment a été sous un feu violent d'Artillerie de campagne et de grosse artillerie sans perdre un seul homme.
Pendant la nuit, l'ennemi a prononcé 3 attaques successives, vers 22h, 23h et 24h vers Flainval et la croupe NE de Flainval. Accueillie par un feu violent des postes du 37e, ces attaques sont repoussées. L'ennemi subit des pertes sérieuses. Le lieutenant Yvon à la tête de 10 hommes charge à la baïonnette une compagnie d'infanterie allemande et la met en déroute.
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("Historique du 37e régiment d'infanterie. France. 1914-1918" )
Le régiment, qui a reçu à 12h30 l’ordre de se replier sur le Grand Couronné, commence son mouvement vers 16 heures sans être inquiété par l’ennemi arrêté par l’énergique résistance de Riche et de Conthil et épuisé par sa lutte et ses lourdes pertes. A 23 heures, il s’établit au bivouac au nord d’Arracourt, couvert par le 1er bataillon à la lisière nord de la forêt de Bezange-la-Grande.
Le 21, à 8 heures, il rompt son bivouac et gagne Varangéville, où il va se reposer quelques instants pour repartir le lendemain à la première heure.
Après deux journées de sanglante bataille et une marche de 50 kilomètres effectuée avec une discipline et dans un ordre remarquables, le 37ème diminué de moitié mais au moral inébranlable, est prêt à repartir à l’attaque.
Le 22 août, le régiment,, qui dans la matinée est venu tenir la croupe Crévic Flainval, y est violemment bombardé à partir de 15 heures. Peu après, l’ennemi attaque Crévic , tenu par la 1ère compagnie. Un furieux combat se livre dans le village, nos tirailleurs, bien abrités, déciment les rangs adverses mais menacée d’encerclement, la 1ère compagnie est obligée de se replier sur les pentes de la cote 282 d’où elle interdit à l’ennemi le débouché du village.
Pendant la nuit, à trois reprises différentes, les Allemands s’élancent à l’assaut de Flainval. Le 2e bataillon reçoit ces assauts sans fléchir et inflige des pertes sévères à l’ennemi. C’est là que le lieutenant Yvon à la tête d’une poignée d’hommes, se jette à la baïonnette avec une impétuosité admirable sur une compagnie allemande et, semant chez elle la panique, la bouscule.
A minuit, le régiment quitte ses positions pour se porter à Saint Nicolas du Port en réserve à la disposition du général commandant le 20e C.A.. Son mouvement, grâce à des mesures d’ordre spéciales, s’exécute sans éveiller l’attention de l’ennemi.