C’est un livre qui m’a interpelée et m’a fait prendre conscience de bien des choses. En particulier du fait que l’on ne résout rien en détruisant les camps Rom par exemple, en les chassant car on ne fait que déplacer la misère pour un ailleurs encore plus glauque. Lorsque nous haïssons une population parce qu’elle ne correspond pas à nos critères, parce qu’elle nous fait peur, nous ne sommes pas meilleurs que les nazis qui se donnaient le droit de vie ou de mort. Bien sûr ces gens mendient, oui ils volent mais les obliger à se cacher, à vivre dans la boue, la saleté, la précarité ne fait que renforcer leur façon de vivre. Ils sont sales ? Essayez de vivre dans leur condition sans eau, sans chauffage, sans abri isolé et vous verrez très vite qu’il est impossible de rester propre, il est même impossible de sécher du linge. Les « bidonvilles » des années soixante existent toujours, la population a changé mais les conditions de vie sont les mêmes. Le traitement qu’on leur réserve, est identique. Nous n’avons pas évolué depuis les débuts d’ADT-Quart Monde.
C’est un livre plein de richesse. Si vous avez du cœur, si vous êtes conscient que tous les hommes, même les plus humbles, ont une dignité et qu’il est de notre devoir de le reconnaitre, vous devez lire ce livre. C’est un fantastique témoignage d’une femme pleine de force et d’espérance.
Citations : « (à propos du procès Barbie)… Bien sûr, exterminer des millions d’êtres humains « parce qu’ils sont nés » est le forfait le plus abominable. Mais que dire du meurtre des nouveau-nés, de l’assassinat des détenus jugés inaptes au travail, des expériences pseudo-médicales sur de toutes jeunes filles, des stérilisations des petites gitanes ? Et, peut-être le pire, de la destruction programmée d’une personne, avilie au dernier degré ? En soi, la doctrine nazie, telle que Hitler l’a formulée dans Mein Kampf, n’est-elle pas LE « crime contre l’humanité » d’où sont issus les plus monstrueux des crimes, inculqués à tout un peuple jusque dans ses élites ?
Regardons cette vérité en face. Juger, condamner Barbie, certes, mais, au-delà, prendre conscience que la moindre brèche dans les Droits de l’homme, fût-elle infime, peut être déjà irréparable…
Barbie n’est qu’un pion sur le gigantesque échiquier où se jouent –à travers les siècles- les combats pour gagner ou perdre, pour le bien ou pour le mal. Dans l’histoire de l’humanité, la partie n’est jamais jouée (…). Et chacun doit s’efforcer de faire un peu progresser la justice et la fraternité. Personne ne le comprend davantage que ceux qui en sont privés. L’espérance en eux prend sa source dans le déni même de leurs droits. Voilà ce que j’ai appris dans le camp de Ravensbrück. »
« (…) Si nous voulons vraiment aller jusqu’au bout des droits, il nous faut constamment nous questionner pour qu’aucun homme n’en soit exclu. Sinon que valent nos plus vertueuses déclarations ? »
Litterature
A propos de l'Eucharistie : citation de L'abbé Joseph Wresinski EX - E.T. Serge Smulevic - Les coquelicots d"Auschwitz