Que n’ai-je respecté mes engagements… Oui. J’ai bel et bien failli à tous mes devoirs, mais il faut avouer qu’entre temps, nous avons finalisé notre nouvelle vie en signant un nouveau bail, et accessoirement je me suis aperçue qu’il ne me restait qu’une petite semaine de vacances avant la rentrée. Cela valait bien un petit week-end déconnecté, non ?
J’ai décidé de partitionner l’étape 2, pour mieux vous parler la fois prochaine des Lofoten.
Le cercle polaire ou cercle arctique
Ma hantise des vols en avion n’est plus à démontrer, et pourtant, ce voyage en Norvège m’en aura quasiment guérie.
Premier vol intérieur en Norvège, à destination de Bodø. Quatre-vingt-dix minutes de vol où nous découvrons des paysages grandioses : celui de ces myriades d’îles qui constellent le littoral du Nordland. De quoi me faire oublier jusqu’à ma peur de l’avion.
Bodø est une petite ville, qui connut un passé tragique puisqu’elle fut presque intégralement détruite en mai 1940 par des bombardements. Bien que ne présentant pas grand intérêt en elle-même, Bodø est l’un des points stratégiques pour tout voyageur désireux de s’échapper vers les Lofoten. Nous n’avons pas eu nous-même l’occasion de vérifier les dires des guides quant à ce manque d’intérêt, les événements à venir modifiant considérablement notre appréhension de la ville…
A peine arrivés à l’aéroport de Bodø, nous récupérons en vitesse nos sacs et courons vers l’agence Hertz, à quelques 15 minutes de marche de là, où nous attend notre voiture de location. L’aéroport n’est qu’à deux kilomètres du centre-ville, il n’est donc pas très compliqué de relier les deux à pieds.
Pour les voyageurs dubitatifs quant à la nécessité de réserver une voiture (ce que nous étions), a posteriori, et au vu des quelques désagréments que je vous conterai la prochaine fois, je dirais qu’on n’aurait pas pu s’en passer. Tant par ce que nous avons pu faire avant l’embarquement, que pour notre road-trip final. Puis, soit dit en passant, les Lofoten en soi avec une voiture, c’est un confort dont nous n’aurions su nous passer !
Pour les éventuels curieux, je réponds de suite : non, nous n’avons pas vu le soleil de minuit. Notre voyage était trop tardif en juillet pour assister au phénomène. Mais, grande première pour moi, nous avons tout de même vécu quelque chose d’extraordinaire : le jour sans fin. Car la nuit ne tombe jamais vraiment, à cette époque de l’année, sous ces latitudes. De Bodø à Trondheim, nous avons ainsi pu voir le soleil se coucher… pour laisser cette luminosité si particulière… A ce sujet, je ne résiste pas à la tentation de partager avec vous la description donnée par Jørn Riel dans Le garçon qui voulait devenir un être humain (édition 10/18 de 2013, p. 216), que je viens de finir de lire – un vrai petit bijou ! :
Bien que ce soit la pleine nuit, tout était lumineux. Une lumière plate, presque inanimée, sans aucune ombre, et qui donnait l’impression que tout sur la glace se confondait.
La neige en moins, c’est exactement ce que j’ai ressenti. J’ai aimé vivre cela. Vous savez sans doute que dans les pays de l’Est et du Nord, il n’y a souvent pas de volets. Seulement des rideaux (plus ou moins épais). J’ai donc passé plusieurs nuits à jouir de ce phénomène, en écartant fréquemment le rideau, pour constater que : non, il ne fait pas nuit. Bien qu’il soit difficile pour moi de dormir quand la nuit n’est pas totale, c’était une expérience assez excitante.. C’est en vraie petite fille que j’ai vécu l’expérience !
A peine arrivés, nous prenons possession de notre chambre (je tairai le lieu, nous n’avons pas franchement aimé l’hôtel en question, en dehors du petit déjeuner), direction l’Office de Tourisme, car je voulais plus d’information sur les "attractions" conseillées autour de Bodø. Quelques questions plus tard, des horaires de ferry en poche, nous nous lançons à l’assaut de la presqu’île de Kjerringøy, conseillée par nos guides.
Kjerringøy, sous un soleil éclatant
Kjerringøy est un village situé à une quarantaine de kilomètres au Nord de Bodø. Pour s’y rendre, il faut emprunter une petite route sinueuse longeant le bord de mer, et emprunter un ferry (traversée 10mn). Une sorte de baptême des ferries en Norvège puisque ce premier passage initie une longue liste de traversées. 1h15 de trajet au total.
Pourquoi se rendre à Kjerringøy ? D’abord parce qu’elle est conseillée pour sa beauté par notre guide, décrite comme un havre d’inspiration pour l’auteur Knut Hamsun, avec ses plages de sable blanc et son port sur piloti baigné par "des eaux cristallines, presque turquoises". Une raison qui suffirait en elle-même à attirer le badaud. Mais la suite de la description m’attire d’autant plus. C’est en effet là qu’une partie du tournage de Dina a été réalisé. Un film qui ne vous dit sûrement rien, mais pour ma part, son souvenir est très prégnant. C’est l’adaptation de la trilogie Le livre de Dina, de l’auteure Herbjørg Wassmo, dont je suis une grande adepte. Du film, je conservais des images de paysages à couper le souffle. Une occasion de vérifier par moi-même. Et nous n’avons pas regretté une seule seconde cette escapade.
Pour tout vous avouer, Kjerringøy est l’une destination norvégienne que j’ai préférée. Nous avons eu un temps splendide : nous avons bien sûr bénéficié des bienfaits des jours rallongés, puisqu’il était 22h passé quand nous sommes rentrés à Bodø, et qu’il faisait encore plein jour. La beauté des eaux turquoises, du port et le vieux comptoir de pèche transformé en musée en plein air (Salten Museum) me laissent encore béate d’admiration.
Une véritable parenthèse enchantée que nous avons savourée autour d’un (grand) verre de cidre et d’un petit plat certes cher, mais très bon (sur la terrasse de Kjerringøy Brygge).
Le port de Bodø vu depuis le fort de Nyholmen.
Cette longue balade achevée, nous reprenons le chemin de Bodø, où, intrépides, nous décidons d’aller voir de plus près le fort de Nyholmen, situé de l’autre côté du port. Inutile d’entreprendre la balade à pieds, à moins de vouloir visiter la zone industrielle et le port de commerce. Mais le fort vaut un petit détour, le temps d’une balade plutôt agréable. Le site en soit n’est pas extraordinaire, mais c’est l’occasion de découvrir un autre visage de la ville et d’avoir une jolie vue sur le port.
Quelques premières heures au delà du cercle polaire qui n’ont pas manqué de charme.
23h30, il est temps de regagner l’hôtel où il fait une chaleur insoutenable, et de passer notre première nuit sous la lumière bleuté du cercle arctique.
Rendez-vous 9h30 sur le quai d’embarquement des ferries en partance pour Moskenes, le lendemain ! To be continued…