Alors que le déluge s’abat dans les rues de Paris, l’heure est venue de vous parler des Lofoten. Chères îles Lofoten…
9h30, nous attendons sous la pluie l’embarquement pour Moskenes. Le vent fait rage et je m’inquiète un peu pour la traversée. J’avais eu du mal à supporter les 45 minutes vers l’île d’Yeu, sur une mer agitée, il y a quelques semaines et les quatre heures à venir me rendent nerveuse.
10h00, nous embarquons, et quelques minutes plus tard, nous voguons vers les tant attendues Lofoten. Plus de peur que de mal. Je ne fais pas la maline, mais tout se passe bien.
Le temps est à la pluie, la brume s’étend partout alentour, une traversée quasi aveugle… Quand soudain, quelques dizaines de minutes avant d’accoster, la terre émerge des flots sans crier gare. Là, malgré le ciel anthracite et les gouttes d’eau qui ruissellent sur les vitres, nous devinons quelques paysages…
Terre en vue !!
Puis nous foulons le sol de ces îles. Nous roulons droit vers Reine, à quelques minutes à peine du quai. Reine, où pour un rein (comment ça j’exagère ?) j’avais réservé un rorbu mignon comme tout. Puis comme l’erreur est humaine, lors de ma réservation, je n’avais pas compris que le rorbu réservé ne comprenait pas de cuisine… un peu embêtant quand on a l’espoir de faire quelques économies sur les repas. Après quelques mots échangés avec le gérant, ni une ni deux nous sommes surclassés gratuitement dans un gigantesque rorbu, avec deux chambres, grand living et kitchenette ! Le grand luxe, pour pas un centime de plus. N’hésitez pas, bien que ce ne soit pas donné (2590 NOK les deux nuits, pour la petite cabane à l’origine), je recommande vivement Reine Rorbuer. Le site est grandiose… Depuis notre cabine, Baardseth (n°14), nous avions une vue imprenable, que je n’ai cessé de contempler, de jour comme de nuit, par temps de pluie comme par grand soleil. Un luxe que je ne regrette pas une seconde !
Rorbu avec vue…
À peine installés, la pluie laissant place au soleil, nous visitons le village de Reine, puis partons vers le Nord, jusqu’à Ramberg.
Reine, par tous les temps, à toutes les heures
Comment vous dire… qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse beau (nous n’avons pas eu de neige, il ne faut pas non plus mentir, c’est pas beau)… les Lofoten, c’est splendide. Et je trouve que nos photos ne leur rendent vraiment pas justice !
Globalement, la pluie attendait le soir, qu’on se retrouve au rorbu, pour déferler sur les montagnes. Le reste du temps, les températures et la météo ont été plus que correct. Nous n’avons jamais eu en dessous de 13°, et par moments, nous avons même osé le t-shirt !
L’avantage des jours à rallonge (voire sans fin), c’est que l’on peut profiter du temps sur place au maximum. Et bien que notre séjour aux Lofoten fut bref, je n’ai pas l’impression d’avoir manqué quoi que ce soit.
Le long de l’E10, unique route qui parcourt le Sud des Lofoten, nous avons dû nous arrêter des dizaines de fois, pour des pauses photos… mais pas seulement. Ami voyageur, si toi aussi tu meurs d’envie d’uriner sur la fameuse E10 et que tu te trouves aux alentours de Fredvang, n’hésite pas à t’arrêter à l’entrée de la ville, dans la plue jolie aire de pique-nique que j’ai eu l’occasion de voir de ma vie. Là, il y a une cabane toute mignonne, où rien n’est indiqué nulle part, mais si tu ouvres la porte, tu trouveras des toilettes propres et mignonnes comme tout, avec tout le confort moderne. Incroyable isn’t it ? Voici comme ma vie (et ma vessie) a été sauvée aux Lofoten.
Bien que le temps à la pluie ne nous ait pas permis de gravir le mont Munken, nous ne nous sommes pas découragés pour autant. Après une longue balade sur les hauteurs de Å, ce joli petit port de pèche situé tout au bout des îles Lofoten, nous nous lançons dans une randonnée improvisée, deux petits pains à la cannelle tout chauds en poche. Au fil des pas, de plus en plus difficiles, après plus d’une heure de marche (de grimpe parfois), nous décidons de rebrousser chemin. L’itinéraire choisi n’étant sûrement pas le meilleur, et surtout, le ciel promettant de nous tomber sur la tête très prochainement. Une superbe balade (un peu dangereuse toutefois, sachant que je n’étais pas équipée de chaussures de rando et que j’ai failli glisser dans le vide à plusieurs reprises)(pardon maman, je ne referai jamais de rando dans les montagnes sans chaussures adaptées, promis)(mais c’était génial !) qui m’a réconciliée avec mes capacités à marcher… et je me suis pas mal surprise, finalement, je suis plus casse-cou que je ne pensais !
Les Lofoten, c’est beau !!
Nous profitons au maximum de cette journée. Au passage, je conseille le déjeuner au restaurant Maren Anna, où les desserts sont très bons.
Dernière soirée à Reine…. avant de prendre le ferry le lendemain matin, 10h30. Enfin, ça, c’était sur le papier. Dans les faits, ça ne s’est pas du tout passé comme ça.
Nous aurions dû prendre le ferry de 10h30 et arriver à 14h30 à Bodø. Là, nous aurions dû profiter d’un dernier après-midi dans les environs, en attendant notre train de nuit pour Trondheim (départ 21h10). Nous avions même le temps, normalement, de nous ennuyer. Mais voilà. Rien ne s’est passé comme il le fallait.
Alors que nous attendions le ferry, quelques voitures devant nous commencent à partir. Nous sommes dubitatifs. Bizarre. Puis je reçois un SMS : "ferry de 10h30 annulé", avec le conseil de prendre le ferry suivant partant à 14h – donc toujours bon pour notre train.
Oui. Mais là, le mec de la voiture de derrière, un français, nous dit qu’il a appelé et que le ferry suivant est aussi annulé. Branle-bas de combat, on sort de la file, on appelle la compagnie, et la nouvelle est confirmée. Pas de ferries.
On nous conseille d’aller à Svolvær, prendre un ferry à 16h. 1h30 de route plus tard, nous arrivons à Svolvær, où il n’y a pas de place pour nous dans le bateau… C’est un petit ferry et de toutes façons, en partant à 16h, nous serions arrivés trop tard pour notre train. Le mec de la compagnie nous encourage à monter à Lødingen, où les ferries sont plus fréquents (et la traversée plus courte).
Ni une ni deux, nous revoilà sur la route. 1h30 de voiture plus tard… nous arrivons pile à temps pour prendre le ferry de 16h, où il reste miraculeusement de la place pour nous ! OUF !
Road-trip, visite express des Lofoten
Oui, mais rien n’est gagné !! il reste 1h de traversée, puis ensuite 3h30 de route. (Nous qui voulions éviter de faire trop de route…)
C’est donc à Bognes que nous rejoignons l’unique route (E6) qui descend depuis le Nord du pays jusqu’à Fauske. Un très beau trajet, dans un paysage infini de forêts. Superbe route. (Nous avons aussi failli tomber en panne d’essence… quelle journée !!)
Puis tout s’enchaîne au poil… nous arrivons à 20h35 à Bodø… juste le temps de laisser la voiture à la société de location (qui nous a facturé un jour de plus… + le plein surtaxé que nous n’avions pas eu le temps de faire), 15mn de marche jusqu’à la gare, et nous montons dans le train 10mn avant son départ, essoufflés, stressés, mais tellement rassurés ! (il aurait fallu payer une nuit d’hôtel + racheter des billets de train – tout en perdant ceux prévus…).
Le récit de cette aventure vous fera peut-être comprendre pourquoi la location d’une voiture fut, au final, essentielle, sinon vitale !
En route pour Trondheim ! Un trajet de 10h30, dans des paysages splendides de fjords et de forêts, plongés dans cette clarté bleue sans ombres typique des nuits du Grand Nord.
La suite au prochain épisode !