[ON DIT QUELQU’UN]
On dit quelqu’un. On pourrait dire quelque chose. Ou rien — personne. Même si c’est là, quand même. Ça guette ou ça attend ou ça pèse, simplement. On dit : c’est lui, pour lui donner un nom. Chuchotement. On se retourne. On ne voit, bien sûr, que les feuilles qui bougent. Ou une aile trop brève pour savoir. On appelle, mais qui pourrait répondre. Le jour vacille. Moineaux et mésanges griffent le ciel. Le tronc fouille la terre humide. On reste sans rien voir. Une lueur se lève où passe une ombre. On voudrait la saisir, mais on a trop de temps sur les mains.
Jacques Ancet, « Portrait d’une ombre », Portraits sans visages, in Les Travaux de l’infime, Éditions Erès, Collection Po&psy in extenso, Toulouse, 2012, page 218. Dessins d’Alexandre Hollan.
JACQUES ANCET
Source
■ Jacques Ancet
sur Terres de femmes ▼
→ Dans l’indéfini (extrait de Chronique d’un égarement)
→ L’égarement
→ L’identité obscure (extrait du chant 9 de L’Identité obscure)
→ Je reviens
→ On voit toujours (extrait de Puesto que él es este silencio)
→ Oublier l’heure (extrait de Chronique d’un égarement)
→ 14 juillet | Jacques Ancet, Comme si de rien
→ 10 décembre 2001 | Jacques Ancet, Un morceau de lumière
■ Voir aussi ▼
→ (sur Esprits Nomades) une page Jacques Ancet
→ Lumière des jours, le blog de Jacques Ancet
→ (sur Recours au poème) une lecture des Travaux de l’infime par Michel Baglin
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