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Révolution

Publié le 01 septembre 2014 par Paulo Lobo
Peu importe le ton intimidant.Peu importe le lent délitement.Peu importent les heures et les minutes et les secondes.Vous braquez la torche sur mon visage.Vous me menacez des pires privations.Tous les moyens sont bons pour atteindre votre but.Vous connaissez mes points faibles. Vous savez où il faut frapper pour me faire mal, vraiment mal. J'essaye de détourner la pensée, d'échapper à la tenaille. Je n'ai plus les forces. Je ne suis qu'une loque et qu'un débris. Manipulable à loisir. 
Parlez, parlez, aussi longtemps que vous le pouvez. Je vous tiens dans mes bras. Calmez-vous. La souffrance, terrible et méchante, ne durera pas toujours. Tenez bon. Quelques minutes à peine.
Je ne peux pas m'échapper, je suis enfermé dans la cellule et il n'y a aucune fenêtre nulle part. La porte est fermée à clé. Je frappe les murs de toutes mes forces, j'ai du mal à respirer, il me vient un vertige incommensurable, j'ai envie de gerber, au secours, pitié, help, hilfe.
Il va nous faire un arrêt cardiaque. Poursuivez. Il faut le broyer. Il l'est déjà. Il faut le détruire, de façon irréversible. Nous ne pouvons tolérer son insubordonation, son individualisme.C'est un poète, ce n'est pas un révolutionnaire.Les poètes sont le plus grand danger pour la suprématie de l'Empire. Ils sont en contact direct avec le royaume spirituel, et nous narguent du haut de leur fantaisie.
Révolution

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