Le 5 septembre 1914, était tué Charles Péguy, en donnant l'assaut à la tête de ses hommes, en plein champs de Brie. Il avait désiré ardemment défendre sa patrie; patriote il était prêt à faire don de sa vie. N'avait-il pas anticipé son sacrifice en disant "Ne pleurez-pas ! Je suis sur l'autre rive !"
Ce courage montré au front, il l'avait déjà eu dans sa courte vie, en proclamant sa foi en Dieu, en désaccord avec les siens; aussi dans ses engagements politiques où adhérant aux idées socialistes, ne le fera pas à l'Internationale influencée par le marxisme. C'était incompatible avec son respect de la personne et de la liberté des consciences "Non seulement la lutte de classe n'a aucune valeur socialiste, mais elle n'a même aucun sens qui soit socialiste"
Charles Péguy s'inquiétait des évolutions d'une société qui ne croit plus en rien. Ses nombreux et nobles combats en font un chevalier comme l'aurait aimé "sa" Jeanne d'Arc
Philosophe, journaliste et poète, il avait le don des phrases qui atteignent leur but, au service de sa croyance ou ses engagements.
IL n'aurait jamais accepté qu'en parlant de cette guerre où il offrit sa vie, elle soit désignée comme boucherie... Les hommes ne sont pas des animaux. Et comme le précisera le Père Bernard Peyrous recteur de Paray-le-Monial dans une interview à "Famille Chrétienne"
"Les Français en 1914 n'ont pas désiré la guerre. Ce n'est pas la France qui l'a provoquée. Les Français comme les Belges, sont partis en croyant au droit et à l'honneur, et ils ont donné leur vie pour cela. C'est un phénomène incontestable et qui mérite d'être honoré".
"C'est la gerbe et le blé qui ne périra point,
Qui ne fanera point au soleil de septembre,
Qui ne gèlera point aux rigueurs de décembre,
C'est votre serviteur et c'est votre témoin."
Charles Péguy