Voilà Fructidor, le bien nommé, mois des amoureux, collant, sucré, juteux et odorant comme une union consommée.
L'été porte enfin ses fruits, les figues ont grossit soudain, déchirant leur enveloppe pourprée, tordant le cou sous le poids du sucre, ce joug si doux.
Les pommes sont grosses comme les boules qu'on a dans le ventre à la rentrée. Les talées, au sol, font le délice des pies qui s'enivrent et se chamaillent, comme des garnements autour d'un magazine pour adulte.
C'est le temps des compotes et des tartes, le retour des ... des compotes et des tartes.
Les melons sont enfin mûrs, presque trop, ils lâchent le pédoncule et prennent la clé des champs, à peine on les soupèse.
Le Cantaloup charentais connu de tous, dont un spécimen est resté enfermé dans un des bocaux que je dispose en guise de cloche quand les fruits sont petits, et le petit gris de rennes, plus rare, sont riches en sucre, gorgés de jus, la chair plus orange que le ciel. Une réussite, un coup de bol, et de la semence pour l'an prochain.
Pas de pastèques, en revanche... grosses comme un poing sur le I de mildiou, elles n'ont fait que le bonheur des poules.
Petit gris de RennesVoilà l'automne, et les patates sont rentrées depuis un moment. Si la production n'est pas tellement abondante, du fait de la précocité du ramassage, à cause de la maladie, elle n'en reste pas moins variée : Samba, Alienor, Rosabelle, Amandine ; &c.; &c.;
J'ai découvert le concombre Lemon, jaune et rond, mais de gombos, que nenni !
Les crosnes ont subit des attaques de cucurbitacées, sur les flancs mais le gros des troupes tiendra jusqu'à la récolte.
Sous la serre, la tomate cause rosbeef "well-done-pliz" : ''Cherokee purple'', ''Beef-heart'', ''Livingston favorites'', même les jaunes se font appeler ''Tangerine'', on croit rêver (cf Tangerine Dream, pour les plus jeunes) mais je ne suis pas dûpe, la beefheart n'est autre qu'une cœur-de-bœuf, dont la plus grosse a affiché 573 gr...
De l'intérêt de surveiller la grosseur du fruit par rapport à l'ouverture du bocal...
Tardifs, les dahlias dardent leur corolle colorée, ou ce qu'il en reste, après le coup de vent. L'acanthe à fané et les tournesols aussi.
Les dernière capsules de nigelles, et de pavot, flageolent au gré du vent, sur leur tiges desséchées, maracas saugrenus dans ce prélude d'automne.
L'heure des labours et des brouettes de compost, de l'hivernage des tubercules, des semis à l'extérieur...
Le temps d'oïdium l'odieux et Mildiou le mielleux. Ceux-ci ont joué le requiem des cucurbitacées, en soufflant leur poudre blanche de maudits magiciens, sur les feuillages.
Je n'ai pas pulvérisé inutilement la bouillie bordelaise, avec du savon noir, non, j'ai brossé les feuilles, une à une, débarrassant la ''nervation palmée'', des pores blanchâtres, dessus et dessous.
J'ai obtenu un sursis de quelques semaines et une brassée de grosses courgettes en plus. Les papillons sont dans l'urgence de la reproduction, les bourdons ont disparu et de nouvelles abeilles sont apparues, plus rouges.
Hier, j'ai vu un frelon, autrement, le petit chat va bien....