LES FLEURS DE PÊCHER AU TEMPLE DALIN
En avril, tombent les fleurs au pied des montagnes Lu,
Mais au temple Dalin, les fleurs de pêchers s’ouvrent à peine.
J’ai toujours regret que le printemps ait passé si vite,
Alors qu’il suffit de monter ici pour le retrouver.
C’EST UNE FLEUR SANS QUE CE SOIT UNE FLEUR
C’est une fleur sans que ce soit une fleur,
C’est le brouillard sans que ce soit non plus le brouillard.
Arrivé après minuit, pour disparaître dès l’aube.
Venu tel un rêve de printemps, éphémère,
Il se dissipe comme les nuages du matin, sans laisser de trace.
Bai Juyi, in « Poésies du monde, Domaine chinois », Diérèse, revue poétique et littéraire, n° 63, printemps-été 2014, pp. 44-46. Traduction de Guomei Chen.
Bai Juyi, ou Po Kiu-yi (772-846) est un écrivain chinois de la dynastie Tang. Poète prolifique, d’une génération plus jeune que Li Bai, Du Fu et Wang Wei, il est également très apprécié au Japon (de son vivant jusqu’à nos jours), où on le connaît sous le nom de Haku Rakuten. Sous l’influence du mouvement pour la langue ancienne de Han Yu, il voulut revenir à une poésie plus directe, plus simple. Ses poèmes les plus connus s’inspirent des chansons populaires et décrivent la misère du peuple. On raconte qu’il travaillait un poème jusqu’à ce que sa servante arrive à le comprendre. (Diérèse, id. supra, page 39)
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