J'ai mis quelque temps à digérer l'information.
Je me suis demandé si je n'étais pas victime d'une hallucination collective même si je n'ai pas vu sa prestation télévisée. Parce qu'en fait, Sarkozy n'est jamais vraiment parti.
De cet animal politicien, menteur comme un arracheur de dents, je savais bien, en mon for intérieur, qu'il ne respecterait jamais sa promesse de quitter définitivement la vie politique.
Il y eut d'abord cette première partie post défaite où il accompagna sa très fortunée chanteuse, poète, artiste, héritière et immensément fortunée épouse.
Il y eut ensuite ses tribunes et ses interviews où il tentait de faire plus de bruits que la batterie de casseroles qu'il traîne depuis la fin de son quinquennat : Bettencourt, Karachi, Azibert, financements libyens, Bygmalion…
Et maintenant, le revoilà en pleine lumière après ces tours de chauffe en acoustique !
L'homme n'a pas changé. Ni évolué. Toute forme de sagesse lui est inconnue. Le constat est terrible, il n'a que le bruit du tumulte médiatique et une soif inassouvie du pouvoir dans sa vie pour satisfaire un ego surdimensionné.
Jamais, il ne s'est mis en retrait, loin des micros, des caméras, de la vie publique, préférant aller courir après les cachetons à coups de conférences surpayées comme un vieil artiste has-been qui se produit dans les hypermarchés.
Jamais, il n'a pris le temps de la réflexion et de l'introspection.
Certain-e-s sarkozystes égaré-e-s ici crieront à l'antisarkozysme primaire mais je les invite à lire l'analyse de jacques Sapir dans son Sarkozy 2.0 ? qui pointe l'absence de programme, ou tout au moins d'idées nouvelles pour oxygéner le débat politique.
Par ailleurs, ne sont-ils pas troublés par son rapport au fric qui a ruiné les finances de l'UMP, par ce pourfendeur des paradis fiscaux qui a été grassement payé par Goldman Sachs, par son engagement politique bien qu'il soit membre de droit du Conseil constitutionnel, par l'appartement luxueux que lui a octroyée à titre gracieux la République en qualité d'ancien chef d'Etat et dont il conserve encore la jouissance, et enfin par le financement inconnu de son nouveau Sarkocirque ?
Pour justifier son retour, Sarkozy n'use que de la posture de l'homme providentiel. Chacun se souvient de De Gaulle, mais c'est plutôt à Bonaparte qu'il faudrait penser... Juste le culte en carton du sauveur au service uniquement de l'ambition personnelle, de la revanche et de la vanité.
Qu'a-t-il à proposer, sinon diviser encore plus les classes moyennes et populaires, proposer des boucs émissaires, ostraciser les gays, les chômeurs, les pauvres, les immigrés, les fonctionnaires modestes et les ouvriers, et poursuivre en pire la politique austéritaire de Hollande ?
Rien de neuf sous le chapiteau du Sarkocirque, symbole de l'époque TINA et de la politique réduite à un spectacle !