Il te faut quitter les alcôves d’où l’amour s’est enfui,
Emprunter le grand escaler
Et descendre une à une les marches du temps.
Une fois en bas, tu ouvriras d’un coup la porte de chêne
Puis tu te laisseras submerger par le vent aux senteurs océanes.
Dans le jardin, tu délaisseras les roses
Mais tu t’attarderas devant le vieux mur couvert de mousse.
Contre ta peau, tu sentiras la chaleur de ses pierres
Et d’un doigt délicat tu en parcourras les aspérités.
Dans ce matin du monde où tout est à refaire
Tu te souviendras du parfum d’une femme
Et c’est encore son ombre que tu croiras voir derrière les pommiers.
Alors, pour oublier, tu fermeras les yeux
Et respireras une nouvelle fois le grand vent marin
Celui qui vient de loin et qui emporte avec lui toute la senteur des vagues.
Pourtant, tandis que distraitement
Ton doigt caressera la fente d’une pierre,
S’imposera encore et toujours l’odeur de l’aimée,
Quand ta main se perdait dans sa bruyère.