Brian Sokol

Publié le 25 septembre 2014 par Pestoune

Si vous deviez tout quitter d’urgence, qu’elle serait la chose la plus importante que vous emporteriez ?

La question est difficile et sans doute plus encore pour nous issus de la société de consommation. Qu’est ce qui me parait assez indispensable pour l’emporter ? Mais lorsque l’on pose la question aux millions de réfugiés partout dans le monde, on s’aperçoit que contrairement à l’adage : nécessité ne fait pas loi. En effet ça n’est pas forcément des choses utiles et réfléchies qui seront emportées, ce sont parfois des choses de cœurs, des souvenirs de la vie qui fut heureuse. Pour cette jeune malienne c’était ses boucles d’oreilles signe de liberté pour elle, pour un autre un morceau de tapis rappelant la vie heureuse et la maison, pour un autre encore son  bâton de marche, une hache, une jerrican, un fouet… pour les enfants, il y a souvent un jouet fétiche qui les suit. Lorsqu’on est obligé de fuir sa maison, son village, son pays parce que les vies sont en danger, l’objet le plus important est souvent sentimental, comme un talisman rattachant son possesseur à un bonheur qui disparait, une façon de conjurer le sort, un espoir, un lien avec le passé.

Le photographe Brian Sokol en photographiant tous ces réfugiés avec leur objet fétiche pour son projet « la chose la plus importante » en collaboration avec l’UNHCR ou Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, veut nous montrer que ce sont des personnes humaines, qui souffrent, qui ont besoin de se raccrocher à quelque chose. Les images vues à la télé des camps de réfugiés, ont tendance à déshumaniser ces personnes déplacées. Son travail veut redonner une humanité à ces personnes mais il soulève aussi la grave question des droits de l’homme dans ces crises humanitaires. Sokol a commencé ce projet au Soudan. Des dizaines de milliers de réfugiés ont traversé la frontière entre l'État Soudanais du Nil Bleu et du Sud-Soudan État du Nil Supérieur depuis novembre 2011. La plupart d’entre eux n’ont pu emmener que ce que leurs bras pouvaient porter.

Pour Ahmed, c'est Kako son singe. Il ne pouvait pas imaginer sa vie sans son singe.

     

Pour Hasan, son porte-monnaie (vide à présent) mais avec lequel il a pu payer de la nourriture à sa famille au cours de leur périple de 25 jours.

 

Pour Shari, son bâton. "J'ai eue ce bâton depuis que je suis devenue aveugle il y a six ans. Mon fils m'as conduit le long de la route avec lui. Sans lui je serais morte".

     

Pour Maria, c'est sa jerrycan d'eau

     

La chose la plus importante pour Omar est sa hache. Il l'utilise pour couper du bois pour la cuisine et construire de petites structures en bois pour abriter sa famille.

     

Pour Omar le Syrien réfugié dans un camp en Irak c’est son instrument, un buzuq qui lui rappelle avec nostalgie sa patrie

     

Véronique et ses sandales avec lesquelles elle a marché pour fuir.

     

Abdul et les clés de son appartement à Damas en Syrie.

     

Leila et son jean fleuri parce qu’elle le trouve beau.

     

Son site : http://briansokol.com/car-refugees

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