La question m’est venue à l’esprit au moment où le couvercle de la poubelle s’est refermé. Je venais de m’y débarrasser de mes vieilles chaussettes usées par les marches et la transpiration, toutes choses participant à l’origine du fumet délicat les en imprégnant.
Ce qui soudain m’a sauté à la réflexion, c’est que je venais de jeter deux chaussettes alors qu’une seule était trouée. Jadis on reprisait les chaussettes et la question ne se posait pas ; l’accessoire était réparé, le trou recousu et la chaussette reprenait la route avec sa copine, son alter ego, sa sœur jumelle. Aujourd’hui on balance aux ordures et on rachète du neuf. Admettons.
Pourtant dans mon cas, je pouvais très bien ne me séparer que de la pièce abîmée et racheter une paire neuve et identique (évidemment !). Ce qui m’aurait fait trois chaussettes – alors que je n’ai que deux pieds comme tout le monde. Ou presque. Dans un premier temps l’intérêt de la manœuvre ne saute pas aux yeux et encore moins aux pieds, mais quand l’une cèdera à l’usure et la logique voudrait que la plus vieille craque avant la jeunette, j’aurais immédiatement une roue de secours prête à prendre son poste.
Ainsi ne partiraient aux ordures que les chaussettes réellement usées. Je ne sais pas si avec cette idée l’écologie et la lutte contre le gaspillage va faire un grand pas (je fais du 43) mais je vous la soumets pour réflexion.