Elie Smith
L’enfant de Penja, mon ami Elie Smith que j’avais rencontré sur Télésud, journaliste camerounais d’expression anglaise qui s’exprime aussi en français, a été expulsé du Congo vendredi pour des "actes et des propos séditieux et subversifs", trois jours après l’expulsion d’une journaliste malienne. Un acte de faiblesse du pouvoir congolais, qui avait déjà envoyé des gens agresser cet homme intègre.
Sur décision du ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, "Elie Smith, journaliste à MNTV, a été expulsé de la République du Congo avec interdiction formelle d’y séjourner", indique le communiqué. Il est également accusé d’avoir été "en intelligence avec les puissances étrangères oeuvrant contre les intérêts de la République du Congo" et de faire preuve d’un "activisme politique débordant en contradiction flagrante avec la déontologie de sa profession".Ancien journaliste à la chaîne africaine 3A Télésud, basée à Dakar, M. Smith travaillait depuis trois ans pour le compte de MNTV, une chaîne de télévision privée proche du pouvoir congolais et appartenant à Maurice Nguesso, frère aîné du président Denis Sassou Nguesso. Dans la nuit du 9 au 10 septembre, M. Smith avait été braqué à son domicile de Brazzaville par cinq hommes armés qui ont violé sa soeur et volé des biens.
"La situation de la liberté de la presse au Congo se détériore depuis plusieurs mois alors que se profile la possibilité d’un référendum constitutionnel visant à permettre au président Sassou Nguesso de briguer un nouveau mandat en 2016", a estimé vendredi dans un communiqué Reporters sans frontières (RSF).
L’opposition prête au président Sassou Nguesso, qui cumule 30 ans de pouvoir, l’intention de se représenter à la présidentielle de 2016, alors que la Constitution actuelle le lui interdit. Le Congo occupe la 82e place, sur 180 pays, dans le classement mondial 2014 de la liberté de la presse établi par RSF.