Je m'apprêtais à écrire, soudain je me suis rendu compte que ce ne serait pas si facile. D'habitude, j'ouvre le robinet et je laisse couler. Mais là, en ce moment, je ne crois pas au pouvoir rédempteur des mots. Je ne suis en réalité qu'un producteur de contenu, que je mets gracieusement à disposition de je ne sais quelle entité, de je ne sais quels regards. Allez-y, servez-vous, je ne marque aucune de mes bêtes, ma parole est libre et volatile, comme le vent, comme l'air que je respire et que je relâche.
(Lâche, je suis un lâche, jamais je n'affronte mes peurs les plus profondes, elles me font trop peur, et j'ai autre chose à faire.)
Donc, vous m'ordonnez de faire semblant. Je vous obéis, tout en étant envahi d'un sentiment immensément triste et rageur. Je voudrais toujours m'évader. Je voudrais toujours défoncer la porte. Mais que vais-je trouver dehors?
La liberté, on ne la goûte vraiment qu'à l'instant où l'on brise ses chaînes...