Magazine Humeur

De la littérature française en général et des pages 111 en particulier

Publié le 28 septembre 2014 par Secondflore

Où l'on entre un peu dans la cuisine d'un prix pour rire...
et où l'on terminera par un quiz tout à fait sérieux.

Prix de la page 111, logo, création
C'était une blague de potaches, c'en est toujours une, mais elle fait potache d'huile : mercredi prochain, pour la troisième année, sera remis le Prix de la page 111.
Le principe ? Couronner la meilleure page 111 de tous les livres écrits en français, chaque page 111 étant considérée comme une œuvre en soi. Interdiction donc, par exemple, de lire la p. 110 ou de jeter un œil en haut de la 112. Et si on a lu le livre en entier, prière de faire abstraction de ce qu'on a pu en penser.

Evidemment, c'est pour rire. C'est bien pour ça qu'on fait ça sérieusement.
Par exemple, en rassemblant un maximum de pages 111 parues à la rentrée. Bilan : entre les pages envoyées par les éditeurs, celles des romans que les uns et les autres avaient reçus ou achetés, et tous les livres que nous sommes allés scanner en librairie (merci à toi Joseph G., merci à vous L'Art de la joie!), nous nous sommes retrouvés cette année avec un joli total de 178 pages (soit une moitié de la production francophone annoncée (et franchement, on se demande où est l'autre moitié)).
178 romans : combien de jurés de prix sérieux auront lu le quart de ça cet automne ?

Restait à les lire, à éliminer, à choisir, le plus honnêtement possible... Et donc l'autre soir, entre bretzels et saucisson, nous nous sommes retrouvés pour délibérer dans la joie, la bonne humeur et la mauvaise foi. Je vous passe les règles de sélection, nous avons mis au point un procédé à la fois implacablement objectif et parfaitement propice à la rigolade, que nous pourrions breveter n'était notre désolante et collective phobie administrative.

Au final, il reste huit pages. Elles seront lues, commentées, débattues en direct sur l'antenne de Radio Nova, mercredi prochain 1er octobre, à partir de 22h.

Les finalistes, donc :
Philippe Arsenault - "Zora, un conte cruel" (Equateurs)
Patrick Deville - "Viva" (Le Seuil)
Sophie Divry - "La Condition pavillonnaire" (Notabilia)
Fiston Mwanza Mujila - "Tram 83" (Métailié)
Olivier Maulin - "Gueule de bois" (Denoël)
Sylvain Prudhomme - "Les Grands" (Gallimard)
Joy Sorman - "La Peau de l'ours" (Gallimard)
Antoine Volodine - "Terminus Radieux" (Le Seuil)

Le vainqueur sera connu mercredi à 23h51.
Mais avant ça, faut que je vous reparle un peu de ces pages 111.
C'était quand même dommage d'avoir là toutes ces pages, et de ne rien en faire. Alors comme j'avais un samedi devant moi, sacrifiant au fétichisme statistique qui règne dans notre jury comme sur l'époque, je me suis piqué d'en tirer quelques statistiques. Histoire de voir, par exemple, s'il ne serait pas possible de tordre le cou à quelques clichés – ou alors de leur donner un peu de corps, au-delà des arbres qui cachent des forêts de livres.
Je vous en parle très vite, le temps de remettre des piles dans ma calculette.

Et d'ici là, hop, un petit quiz :
A votre avis, quelle proportion de romans français sont écrits à la première personne ?
Et sur 178 pages 111, combien se passent à Paris ?

Réponses mardi.


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