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ETAT ISLAMIQUE. Syrie: La tentation américaine d’aller au-delà des "objectifs" est réelle

Publié le 29 septembre 2014 par Menye Alain

Les Etats-Unis sont accusés d’avoir bombardé sciemment, des élements du Hezbollah libanais, qui sont en opération en Syrie. Comme tout le monde le sait, le Hezbollah combat et s’est associé à l’armée arabe syrienne pour tenter de repousser la horde de terroristes venue du monde entier. Ce sont ces derniers qui sévissent sur le sol syrien en toute impunité, aidés et financés par ceux qui disent les combattre aujourd’hui. Selon de nombreux observateurs, la méconnaissance du terrain a, jusqu’à présent, permis à la Syrie d’échapper à son démentèlement.

Au-delà des indignations sélectives observées depuis les 3 années de conflit, il a fallu que les Etats-unis soient touchés au coeur, c’est à dire avec l’assassinat macabre de ses deux citoyens, en l’occurrence James Foley et  Steven Joel Sotloff. pour qu’ils comprennnet que le danger était réel. Mais, adepte de la forfaiture permanente, beaucoup d’expert se sont penchés sur les décapitations qu’ils jugent mensongères. Ce n’est pas là le débat. En revanche, et considérant que le discours est échangé depuis des lustres face à la Syrie et son président Bachar al-assad, il est fort à parier que la visée finale soit Damas et que la lutte contre l’Eat islamique (EI) ne soit qu’une parade parmi tant d’autres…

Alors que les Etats-Unis ont participé au renforcement de l’EI, aussi bien sur le plan logistique que matériel, on peut craindre la mise sur pied d’un nouveau plan anti-Assad, plan B,  sous fausse bannière: la guerre contre l’EI. Dans un article publié sur la Voix de la Russie, papier condamnant ces frappes contre l’EI sans réelle autorisation, Moscou parle d’une violation formelle des règles internationales: 

Mais Barack Obama n’est pas de cet avis. Il ne s’est même pas donné la peine d’obtenir l’autorisation de son propre Congrès. En Syrie, les États-Unis ont franchi la limite du juridiquement admissible, estime Nikolai Kajdanov, expert de l’Institut du Proche-Orient :

« Il s’agit d’une violation des normes internationales existantes. Si une ombre de droit subsiste en Irak où le gouvernement central existe mais ne contrôle plus rien, nous avons en revanche en Syrie un pouvoir central fort en la personne de Bachar el-Assad, et porter des frappes contre son territoire ne peut naturellement s’interpréter que comme une violation de tous les accords internationaux. »

Mais il est fort possible qu’Obama vise Damas au-delà des combattants de l’EI. Selon plusieurs analystes, les Américains font une nouvelle tentative de démanteler le régime de Bachar el-Assad. Ils ont échoué la première fois parce que les initiatives russes ont prévenu l’aventure militaire américaine en Syrie. Washington profite actuellement d’une bonne occasion pour relancer son plan syrien. La situation est commentée par Vladimir Issaev, professeur de l’Institut d’Asie et d’Afrique de l’Université de Moscou :

« La politique proche-orientale des États-Unis est empreinte de folie. Si l’on regarde la situation en face, sans compter les Kurdes, c’est précisément l’armée syrienne qui résiste encore à l’EI. Armer l’opposition syrienne que les États-Unis considèrent comme modérée et porter des frappes contre l’armée syrienne régulière signifie renforcer les positions de l’EI. Les Américains feraient mieux unir leurs efforts avec Damas dans la lutte contre l’EI. Or, au lieu de cela, ils essaient de combattre le terrorisme en faisant dans le cadre de leur doctrine d’exportation de la démocratie table rase des régimes politiques qui luttent efficacement contre ce fléau. Cette façon de faire est, par définition, condamnée à l’échec. Ils devraient plutôt s’entendre avec l’Europe et la Russie, les acteurs dont la participation s’impose dans cette région. »

Nous osons donc espérer que, Moscou ayant découvert le pot aux roses, prendra à bras le corps les mesures qui s’imposent pour dire stop…


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