Courroucé par les manifestants hongkongais, Pékin a affirmé vendredi que les autorités ne feraient aucune concession aux militants "prodémocratie" (terme utilisé par la presse mainstream) de Hong Kong, ajoutant que leur cause était "vouée à l’échec". Dans la foulée et sans surprise, les Etats-Unis viennent d’annoncer qu’ils vont armer Hanoï, après plus de 40 ans d’embargo. Pour Washington, le Vietnam serait menacé en mer par la Chine. En Asie, la stratégie du chaos est appliquée par Washington.
Les étudiants, fer de lance du mouvement qui paralyse en large part depuis dimanche l’ancienne colonie britannique, ont accepté de dialoguer avec le gouvernement local. Mais ils n’entendent pas relâcher la pression tant que leurs demandes ne seront pas entendues: ils exigent l’instauration d’un suffrage universel plein et entier promis par Pekin après la rétrocession de Hong Kong, jusqu’en 2047, ainsi que la démission du chef de l’exécutif local Leung Chun-ying, qui a reçu le soutien appuyé de la Chine.
Les exigences de suffrage universel des manifestants "ne sont ni légales, ni raisonnables", a averti le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir, dans un éditorial, hier. Les manifestants sont vent debout contre la décision de la Chine, annoncée en août, d’accorder le suffrage universel pour l’élection du chef de l’exécutif en 2017 tout en gardant le contrôle des candidatures. En effet, Pekin ne veut pas qu’il y ait plus de 3 candidats, soupçonnant certains d’être les porte parole des Etats-Unis au sein de la National Democratic Institute (NDI), organe américain qui dit prôner la démocratie partout dans le monde…
Comme par enchantement, l’administration du président Barack Obama a érigé l’Asie au rang de région-phare de sa politique étrangère, ce que diplomates et experts ont baptisé le «pivot» ou le «basculement» de l’Amérique vers l’Asie-Pacifique. Dans ce contexte, avant une grande tournée asiatique en novembre de M. Obama, son secrétaire d’Etat John Kerry recevait jeudi son homologue vietnamien Pham Binh Minh, également vice-Premier ministre. Lors de leur entretien, il l’a «informé du futur transfert d’équipements de défense concernant la sécurité maritime», a annoncé la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki.
Cette levée partielle de l’embargo américain sur les ventes d’armes à Hanoï concernera «des équipements de défense létaux, mais à des fins uniquement de sécurité maritime», comme par exemple des bateaux-patrouilleurs armés, ont précisé à quelques journalistes des diplomates américains. Il ne s’agit pas, a argumenté l’un de ces responsables du département d’État, «d’un désir soudain de transférer des équipements militaires au Vietnam», mais plutôt «de répondre aux besoins spécifiques de la région». Hum !
Les Etats-Unis semblent vouloir déclencher la prochaine guerre mondiale, pour des buts inavoués…