Superbe Bergen
Après de longues semaines de pause, l’heure est venue de reprendre le récit de notre merveilleux voyage à travers la Norvège (pour le petit clin d’œil).
J’avais fantasmé cette ville depuis longtemps. Fantasmé est le mot adéquat, puisque c’est surtout dans les bas fonds, les troquets et la banlieue de Bergen, que j’avais été entraînée par les enquêtes de Varg Veum, le héros de Gunnar Staalesen. Loin des squats et des hôtels sordides, nous avons découvert un Bergen encore plus éclatant que je n’osais l’imaginer… Et quel plaisir de lire sur place la dernière enquête de Varg Veum… et de marcher sur les pas de ses "héros".
Les logements en Norvège étant très chers, c’est vers les chambres d’hôtes que notre choix s’est tourné à Bergen. Comme pour la majorité des vols qu nous avons pris en Norvège, nous avons "subi" un retard d’une heure (sur un vol d’une heure, ça vous double un trajet !). Un peu paniqués de trouver porte close, nous voici arrivés à Bergen aux alentours de 21h.
L’accueil à la Skiven Guesthouse fut absolument charmant. S’il faut s’élever de quelques mètres pour arriver jusque là, le jeu en vaut bien la chandelle. La chambre est simple mais joliment décorée et confortable, située dans une maison de charme à deux pas du port (près de 240€ les trois nuits, un tarif imbattable quand on regarde le coût des hôtels en pleine saison – avec en prime un accès à une cuisine commune, idéal en Norvège pour ne pas se ruiner outre mesure).
A peine arrivés, nous partons direction Bryggen et le port hanséatique, encore bercés d’illusions et persuadés de pouvoir dîner pour pas trop cher. Une cause perdue, à laquelle nous avons rapidement cessé de croire par la suite (cause définitivement perdue à Stavanger où les prix rivalisaient de démesure !).
Un dîner à retenir dans les annales du grand n’importe quoi… puisque l’envie subite me prenait de manger… des moules-frites ! Un exploit en soi, qui m’a je l’avoue absolument ravie… comme quoi ! Il faut parfois écouter ses envies (moules-frites, en Norvège, ça se dit aussi moules-frites : un grand gain de temps au moment de passer la commande !). Le tout arrosé d’aquavit, histoire de continuer à s’immerger dans la culture locale !
Que dire sur Bergen ? Nous avions entendu beaucoup de bien sur sa beauté, mais nombreux étaient les conseils concernant sa "petitesse" et sur le fait qu’il ne fallait pas y passer trop de temps, au risque de s’ennuyer. Après expérience, je trouve ce conseil peu adéquat. Nous avons adoré Bergen. Soit, la ville n’est pas grande, mais elle est d’une beauté à couper le souffle, encaissée entre fjord et montagnes. Nous n’avons pas eu assez de trois jours pour y faire tout ce que nous voulions, et c’est même avec un peu de regret que nous avons dû nous résoudre à la quitter…
La seule erreur que nous avons faite à Bergen, c’est d’acheter la Bergen Card. Elle ne présente finalement pas tant d’avantages que cela, et à bien y regarder, nombre d’activités proposées au "programme" ne sont accessible que pour les voyageurs en voiture. Or, à Bergen, nous étions piétons… Bref. Il n’y a pas mort d’homme, nous l’avons même peut-être finalement rentabilisée, mais nous aurions largement pu nous en passer.
Le Musée hanséatique
Que faire à Bergen ? Déambuler dans les ruelles de Bryggen, flâner dans les boutiques à touristes… et surtout, visiter le superbe Musée hanséatique (entrée non comprise dans la Bergen Card…). Bien qu’a priori la thématique de ce musée ne soit pas nécessairement mon fort, la visite vaut ne serait-ce que pour la beauté du bâtiment. Amateurs de vieux bois, vous serez servis !
Les musées d’art valent également le détour. Nous n’avons pas eu le temps d’en faire le tour, mais les collections du Lysverket nous ont absolument enchanté !
A ne pas rater également, l’ascension du Mont Fløyen. Vous n’aurez aucune excuse à ne pas y aller car vous pouvez vous y rendre en funiculaire ! Depuis ses hauteurs, vous pourrez vous repaître de verdure, dans un cadre époustouflant. La vue sur Bergen y est splendide et il existe de multiples chemins de randonnée pédestre accessibles à tous et agréables (demandez la carte à l’office du tourisme !).
Lysøen et la villa d’Ole Bull
Pour clore le spectacle, si vous avez un peu de temps devant vous et de la patience (ou une voiture), je ne saurais que vous recommander chaudement l’expédition (car s’y rendre avait vraiment un goût d’expédition) vers l’île de Lysøen, à l’assaut de la Villa d’Ole Bull. Si cela peut vous rassurer, avant d’arriver à Bergen, je n’avais jamais entendu parler ni de l’île, ni du violoniste Ole Bull. Mais dès que j’ai vu la petite vignette promotionnelle du site, l’envie ne m’a plus quittée : il fallait que nous nous y rendions.
La quête fut longue et nous avons cru que nous allions devoir renoncer. Les informations données par le Routard 2014/2015 étaient absolument passées de date (voire totalement fantasques). Il nous a fallu retourner à l’Office du tourisme et attendre patiemment notre tour pour avoir le fin mot de l’histoire. Ainsi, amis routards et piétons, il vous faudra recourir à plusieurs moyens de transport pour arriver à vos fins : un tram (light rail jusqu’à Laguna), un bus (bus 62 jusqu’à "Buena"), puis enfin la petite embarcation "Ole Bull". Je vous recommande chaudement d’aller glaner les horaires à l’avance à l’office de tourisme, car le bus et le bateau ne passent pas très fréquemment.
Bref. Une fois sur l’île, c’est le ravissement absolu. Une véritable parenthèse enchantée. Nous ne regrettons à aucun moment cette escapade, et je serais prête à y repartir illico si on me le proposait.
Bien que le temps n’était pas spécialement de la partie à notre départ, le soleil nous a finalement fait l’honneur de sa présence une fois sur l’île. La villa en soi est un véritable bijou. Et l’île un véritable écrin à sa beauté, naturelle et sauvage. De nombreux sentiers vous mèneront au cœur de la forêt, sillonnant à travers les bosquets de bruyère entre les rochers. Un véritable paradis dans lequel nous nous sommes presque perdus. Mais le Suisse et son naturel ont su revenir au galop, venant à bout de ces quelques sentiers. Le cœur léger, nous avons pu prendre sans même devoir l’attendre, le bateau du retour. Un timing au poil, pour des aventuriers bien chanceux.
S’il est un seul bémol à ajouter à ce séjour, je ne mentionnerais que celui-ci : les guêpes. Si nous étions préparés à rencontrer moustiques, mouches diaboliques et autres insectes voraces, nous n’étions pas préparés à l’assaut des guêpes. Et bien que nous ayons échappé à tous les fléaux mentionnés (à cause de la chaleur peut-être ?), j’avoue n’avoir pas toujours été à l’aise avec nos amies dardées. Que ce soit dans la ville ou dans les forêts, nous les avons rencontrées partout dans et autour de Bergen. Un petit bémol qui n’aura bien sûr pas su gâcher cette belle rencontre avec Bergen.
Bien sûr, ce séjour fut une fois de plus sponsorisé par moult bières, confiseries au yaourt, de gaufres en forme de cœur et petits pains à la cannelle… le tout agrémenté de belles rencontres norvégiennes, chaleureuses et apaisantes.
C’est en voiture que nous quittons Bergen, après 3 jours de rêve… à l’assaut des fjords ! L’occasion d’un prochain récit.