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Le choix - 1ère partie

Publié le 09 octobre 2014 par Sweetmama
Le choix - 1ère partie

Quand j'avais 18 ans, je ne comprenais pas pourquoi on faisait tout un plat autour de l'avortement. J'étais en filière scientifique, avec une logique implacable qui était " Pourquoi hésiter ? Ce n'est pas encore un bébé, ce n'est encore qu'un fœtus. Si c'est la meilleure décision il faut foncer et ne plus regarder en arrière".

14 ans plus tard, me voilà confrontée à ce choix : on le garde ou bien j'avorte ?

Petit retour en arrière :

Nous sommes le mercredi 22 janvier 2014. On dîne tranquille avec mon amoureux quand je lui fait part de mes doutes. Mes règles doivent arriver bientôt et pourtant j'ai un pressentiment. Tout de suite, Papoune me dit que si je suis enceinte, il n'est pas question que l'on garde le bébé, que financièrement on ne pourrait pas se le permettre. Comme je le sens remonté je n'insiste pas, et puis pour le momentpas la peine de s'alarmer pour rien, mes règles vont peut-être arriver ( comme je peux être naïve parfois !).

Le lendemain, j'achète un test de grossesse que je décide de faire le matin du vendredi 24 janvier. Il parait que c'est toujours mieux de faire ce test avec les premières urines du matin, qui sont les plus concentrées. Et vu l'enjeu, je préfère ne pas me tromper.

Le + apparaît tout de suite, aucun doute là dessus. Je suis abasourdie. Certes j'oubliais ma pilule tous les 4 matins mais de là à retomber enceinte..... si vite ! Bouilld'amour vient d'avoir 9 mois ! Et Papoune a été très clair, il n'est pas chaud du tout à l'idée de pouponner à nouveau.

Je tente de me ressaisir en me disant que rien n'est fait. Attendons de voir les résultats de la prise de sang. J'appelle donc notre cabinet médical où je tombe sur Anne, secrétaire et amie. Je lui demande de me passer Cécile, notre doctoresse. Ce n'est pas possible car elle est en consultation. Après tout j'ai seulement besoin d'une ordonnance et Anne peut la lui faire signer entre deux patients. En lui racontant mon "problème", je fonds en larmes. Je me rend compte que c'est une catastrophe, que je me suis mise dans un sacré pétrin.

En venant chercher mon ordonnance 1h après, je discute un peu avec Anne et je me remet à pleurer. Je sens que la discussion qui m'attend à 13h35 avec Papoune quand il rentrera du travail va être terrible. Lui est contre, moi pour. Que faire ?

Je file au laboratoire d'analyses médicales pour ma prise de sang. J'aurais les résultats dans l'après-midi. En rentrant je commence à regarder les délais. Je sais qu'on n'avorte pas quand ça nous chante et qu'il y a une date limite à respecter. Je lis qu'il existe plusieurs méthodes suivant l'avancée du terme ( 12 semaine de grossesse au maximum ). En gros avant 7 semaines de grossesse, il est possible de pratiquer une IVG médicamenteuse. Tu prends 2 cachetons et tu évacues l’œuf. Passé ce délai, tu passes sur le billard pour une IVG chirurgicale, où l'on t'endors et on t'aspire le fœtus et tout ce qui va avec.

De ces deux solutions, la moins pire me semble la première, c'est pourquoi j'ai besoin au plus vite de mes résultats de prise de sang, histoire de savoir comment cela va se passer. Naïvement je me dis aussi que le test s'est peut être trompé, que cette fois je vais y échapper. Pourtant dans ma tête ça clignote déjà en rouge " BORDEL, DANS QUOI TU T'ES FOURREE !!".

13h35, Papoune rentre du travail. Je lui annonce avoir fait le test et le lui sors. Comme je m'y attendais plus ou moins, il réagit à l'opposé de ce que j'aurais espéré. Il me refait le couplet sur nos finances, qui'il ne voit pas l’intérêt d'avoir plus d'enfants si c'est pour priver toute la fratrie d'activités, ou de vacances. Pour lui on ne peux pas se le permettre. Nous sommes de trop mauvais gestionnaires et il est hors de question d’entraîner nos enfants dans nos soucis d'argent, que l'on va droit dans le mur. Nous avons encore le choix, nous pouvons choisir de préserver notre famille déjà existante ou bien accepter ce bébé et courir à la banqueroute.

Moi, évidemment, je pleure. Je tente de lui expliquer que pour moi le choix est déjà fait. Que la "bêtise" est déjà faite. Que cet enfant est déjà là. Que même si je comprends bien ses doutes, ses appréhensions, ses peurs de devoir porter toute la famille sur ses épaules, pour moi l'argent ne fait pas tout. Nous venons lui comme moi d'une famille nombreuse ( 4 enfants chez lui, 3 chez moi ) et sans avoir roulé sur l'or nous n'avons jamais manqué de rien. Nous n’avons pas été malheureux de ne pas porter des fringues de marques ou de ne pas partir en colo à chaque vacances scolaires. On a appris la valeur de l'argent. On a appris aussi à faire partie d'une fratrie, avec tous les souvenirs que cela implique ( les bons et les moins bons ^^ ).

Chacun débat et défend ses arguments. Un fossé nous sépare. Dans ma tête cela part dans tous les sens : que faire ?

Accepter SA décision ? Et que se passera t'il si je lui en veux ?

Que lui accepte la MIENNE ? Et s'il rejetait cet enfant, s'il ne l'aimait pas comme les 3 premiers parce qu'il ne l'aura pas franchement désiré ??

La suite demain...


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