Hibernatus

L’automne s’installe un peu plus, de jour en jour. Ciel gris, humidité, fraicheur dans les appartements, nul ne peut plus faire comme s’il ne le savait pas. C’est l’époque où, comme chaque année, j’envisage d’hiberner. Comme les ours.

Me retrancher chez moi, frigo et placards de cuisine plein de nourriture ; énorme pile de bouquins non lus en attente sur leur étagère ; couverture moelleuse et coussins profonds sur mon canapé ; chaussons fourrés et pull bien chaud. Dans ce décor de rêve, je me verrais bien patienter, tranquille, jusqu’au retour des beaux jours. Quel ours ! 

S’exclame ma femme qui elle ne voit pas les choses sous cet angle. Alors je rengaine ma lubie, attristé par tant d’incompréhension. Et j’enfile mon imperméable, chausse mes bottines et la suis dehors pour faire d’inutiles courses, juste histoire de lui changer les idées. Ne fais pas cette tête mon nounours, nous ne rentrerons pas tard.