Après un long séjour en Europe de l’ouest, notamment un petit tour à Paris où nous avons eu des entretiens, Alexandre Sivov revient (enfin) sur ces pages pour nous donner son avis sur le conflit ukrainien. Ce dernier, qui a peu à peu disparu des médias. Les derniers événements sur place ne sont pas/plus relayés par la presse mainstream, surtout que tout est en défaveur de Kiev…
Par Alexandre Sivov
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Il a quelques jours, la Garde nationale a verrouillé ses commandants et bloqué l’administration présidentielle à Kiev. Les mêmes actions ont eu lieu dans les autres villes du pays. Elle exigeait que les salaires des militaires soient payés, et qu’on démobilise ce qui devrait l’être. Avec des slogans parfois pacifiques, et des accusations de trahison du pouvoir de Kiev. Ce que personne n’attendait vraiment d’eux.
Le 14 octobre a eu lieu une autre manifestation, cette fois-ci de l’extrême-droite. Dans un article édifiant, en russe, Edouard Limonov parle de son point de vue, comme toujours, très spécifique, sur ce dernier événement. Tentative de traduction:
Le 14 octobre, a eu lieu le plus sérieux défi lancé au gouvernement provisoire de Kiev et au président Porochenko, depuis son avènement. C’était la mobilisation la plus sérieuse des forces d’extrême-droite devant le Parlement. De 8 à 25 milles (selon différentes estimations) personnes se sont réunies, et cette masse critique pouvait prendre d’assaut le bâtiment. Nous rappelons que, jusqu’ici, toutes les menaces d’organiser un nouveau
Maïdan pouvait
aboutir avec l’apparition de deux centaines de marginaux. Mais, cette fois, le Secteur droit et le parti Svoboda ont sauvé la situation et évité que ça dégénère.
Ils ont probablement accepté l’exhortation du parti de
Porochenko
et du gouvernement
provisoire
. Les leaders du Secteur droit et de Svoboda ont emmené l
es activistes hors
des murs du Parlement, autrement dit, ils pouvaient le prendre d’assaut. Le pouvoir leur a dit : « Ne tuez pas notre fragile entente nationale. Ce sera le pire pour nous tous dans ce cas. »
Et ils ont écouté cette fois-ci la voix du raisonnement.Dmitri Yaroch, le leader du Secteur droit, est apparu très fébrile près du Parlement et a appelé ses activistes à quitter la place pour éviter la
confrontation
et, ils se sont déplacés ailleurs. Plus tard, selon certaines informations, il se peut que ce n’était pas Yaroch -ceci n’est pas important-, mais le Secteur droit est parti tout seul. Puis, Svoboda a aussi refusé la confrontation, bien que ses drapeaux flottaient au-dessus de la foule[...]
Le parti Svoboda préparait cette action. Et le sujet était nettement exposé, il était
inscrit sur ses pancartes
et slogans :
«
Bandera
Ils voulaient faire encore un grand pas vers la nazification de l’Ukraine.
Mais, le Parlement s’est obstiné et
a refusé de faire ce pas. Après sept votes, rien, c’est même vain ! Puisque le Parlement craignait d’irriter l’Europe et l’Amérique, ce saut vers le nazisme a donc échoué. L’Europe pouvait refuser son aide, ce qui leur fait peur. Et au bout du compte l’argument L' »Europe va se détourner de nous ! » a influencé le Secteur droit et Svoboda.
Mais tout n’est pas fini. Les « droitiers » veulent pousser encore plus loin la
nazification
de l’Ukraine, ils sont poussés par la passion, la rue et la logique nationaliste. Le gouvernement provisoire tombera finalement sous leur impulsion, ce qui implique la chute de
Porochenko
.
Quel sens de négociations du président russe avec
Porochenko,
qui est presque le cadavre politique ? Aucun sens.
On va
prochainement accuser
Porochenko
d’avoir vendu le Donbass « aux terroristes russes », qui l’ont fait chuter, lui et le gouvernement provisoire.
En effet, ils crient : «
Bandera est
notre héros !», et pas «
Porochenko
est notre héros!».
Ainsi va l’Ukraine !
Alexandre Sivov