Deux guerres mondiales, une poignée de guerres coloniales et de guerres civiles : les guerres du 20e siècle ont tué 131 millions de personnes. Ajoutez 20 millions de victimes de génocides depuis l’Allemagne nazie jusqu’au Ruanda, et le bilan de l’horreur s’élève à 150 millions sur un siècle particulièrement créatif en méthodes d’extermination massive.
Le ralentissement des hostilités est notable depuis que nos ainés se sont battus pour « faire l’amour, et pas la guerre ». Mais l’humanité a-t-elle gagné au change ?
Pas si l’on en croit les statistiques joliment compilées par David McCandless (je lui ai emprunté l’infographie qui illustre cet article – cliquez sur l’image pour l’agrandir). Au cours du siècle dernier, la mortalité maternelle et les maladies néonatales ont causé près de 220 millions de décès. Ajouter 34 millions pour les maladies sexuellement transmissibles et le sida.
Si l’on considère en outre que la croissance fulgurante de la population —de 1,6 à 6 milliards de 1900 à 1999— a créé des conditions insalubres dans lesquelles prolifèrent de nombreuses maladies, il faut ajouter au minimum 226 millions de victimes de la diarrhée au bilan des ébats du siècle dernier.
La conclusion s’impose : les maux de la guerre font moins de victimes que les maux de l’amour.
Bon. Evidemment, il y en aura toujours pour prétendre qu’on n’en serait pas là si on avait consacré la moitié de nos dépenses militaires depuis 100 ans à la recherche médicale. Pauvres naïfs qui n’ont jamais lâché de pétard dans une fourmilière.