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Alexandre Averine
Alexandre Averine est attaché de presse du parti l’ »Autre Russie ». Il a fait un reportage sur le Donbass en tant que combattant.
Je me suis baladé pendant une demi-journée sans ma Kalachnikov et je me suis senti nu. Les personnes ayant un solide instinct de combattant comme les membres de l’ « Autre Russie » vont très vite s’habituer à porter des armes.
Depuis le 14 Septembre, je suis combattant dans le bataillon « Zaria » (fr. : l’Aube) de la République populaire de Lugansk. Une semaine avant mon intégration au front, j’ai passé ma formation militaire initiale (bonjour à tous les bons gars avec qui j’ai fait connaissance). Plus tard, je me suis déplacé dans les zones de combat où était l’unité de l' »Autre Russie ». Armé d’un RPL sans être encombré de formalités, j’ai dû quand même écrire plusieurs rapports. Maintenant, il y a des entraînements aux tirs, de la formation tactique, et en plus, je me déplace à travers le territoire de la République.
J’envisageais depuis longtemps de partir à la guerre mais, il y avait plein d’affaires à régler à Moscou. La plupart d’entre elles ont été résolues, certaines mises de côté. La pulsion de l’Histoire bat maintenant son plein au Donbass, son ronflement peut s’entendre dans les salves de l’artillerie et les explosions des mines. Ici, maintenant, c’est un bon endroit pour les membres de notre parti.
La trêve sur le territoire de Novorossia devient de plus en plus « étrange », elle permet aux politiciens de résoudre certains de leurs problèmes. Et les militaires résolvent les leurs. Des escarmouches locales et des bombardements surviennent chaque jour. Les tireurs d’élite guettent leurs cibles. La ligne du front le plus proche passe de la rivière Seversky, par Donetsk, située entre 15 et 20 kilomètres de la capitale, Lugansk.
Deux combattants de notre unité ont récemment été tués dans la bourgade de Metalist, dans la banlieue de Lugansk, par un groupe ennemi de diversion. Nos éclaireurs sont entrés en contact à plusieurs reprises avec les Polonais, qui sont des mercenaires et instructeurs de l’armée ukrainienne. Washington tente de ressusciter de sa tombe le cadavre de Rzeczpospolita (République des Deux Nations ), succombé il y a 300 ans.
Pendant ce temps-là, la région de Lugansk se redresse après l’absence pendant deux mois de l’électricité. La ville est désormais éclairée pendant la nuit, mais des blocs de quartiers sans électricité restent encore. Un grande nombre de voitures ne portent même pas de plaques minéralogiques. Ce sont les combattants qui sont là. Il y a également des problèmes majeurs de carburant.
Lugansk ressemble maintenant aux villes russes du début des années 1990, comme Tiraspol, un an après la guerre de Transnistrie. Les marchés aux puces, les façades des bâtiments détruits après les bombardements, les verres brisées… Près du bâtiment de l’administration régionale, sur laquelle l’aviation ukrainienne à porté le coup ce printemps, il y a toujours des fleurs fraîches sur la place, où les gens ont été tués.
Contrairement à Tiraspol d’après guerre, la guerre du Donbass n’est pas terminée.
Les membres de notre parti ont participé aux événements du printemps à Novorossia. Quelques uns étaient en Crimée, les autres sont arrivés à Slaviansk en mai, d’autres ont combattu à Izvarino. Ils étaient sous les feux dans la bourgade de Metalist, et lors de violents combats dans les régions de Stepanovka, Marinovka, Novosvetlovka et Hriascevatoe. Maintenant, l « Autre Russie » possède ses propres unités dans les deux républiques du Donbass, Donetsk et Lugansk.
« Trêve étrange » – c’est une période utilisée pour la préparation de nouveaux combats. Parmi mes amis, il y a des combattants confirmés, ce qui servent à apprendre d’eux, et, bien sûr, il a aussi les instructeurs pour notre unité des forces spéciales.
L' »Autre Russie » a fondé les « Brigades Internationales » qui pendant cet été ont enrôlé cinq cents volontaires au Donbass. Nous organisons de plus la logistique et l’aide humanitaire. Aux volontaires : nous avons pour vous tous des Kalachnikov, voire quelque chose encore plus lourd…
Source: svpressa