Vladimir Poutine
Le président russe s’est livré vendredi à une violente charge contre les États-Unis, qu’il a accusés de menacer la sécurité internationale en voulant imposer au monde un «diktat unilatéral». Que de vérités dans ce discours !
Vladimir Poutine a démenti vouloir reconstituer l’ancien empire soviétique au détriment des pays voisins de la Russie. «Il n’y a aucune raison de dire que la Russie cherche à recréer une sorte d’empire, qu’elle empiète sur la souveraineté de ses voisins», a lancé M. Poutine, le visage grave. Il s’exprimait lors d’un discours de 40 minutes à l’occasion du forum annuel du «Club de discussion Valdaï», qui réunissait experts russes et étrangers à Laura, près de Sotchi.
Vladimir Poutine a également imputé aux Occidentaux la responsabilité de la crise en Ukraine. Il les a accusés d’avoir préféré en février dernier un «coup d’État» à Kiev plutôt qu’un «dialogue civilisé» avec Moscou. Et il a plus particulièrement accusé les États-Unis de vouloir «refaire le monde» selon leurs seuls intérêts.
L’effet inverse
Le chef d’État russe a rappelé les conflits en Irak, en Libye et en Syrie, en demandant à son auditoire si la politique de Washington avait ainsi renforcé la démocratie et la paix. «Non! Le diktat unilatéral, la volonté d’imposer (à tous) ses propres règles ont l’effet exactement inverse!» Un coup de massue tellement véridique que Barack Obama a entendu le vent de Sotchi…
Évoquant les sanctions américaines et européennes contre son pays, il a lancé: «La Russie ne va rien demander à personne. La Russie se suffit à elle-même». C’est l’un des discours les plus violemment hostiles à l’Occident jamais prononcé par Vladimir Poutine. En 2007, à Munich, il avait déjà dénoncé la vision «unipolaire» du monde des Américains.
Selon nos informations, le président russe aurait finalement décidé d’aider le Donbass contre l’Ukraine. Va-t-on finalement vers une guerre ouverte entre Moscou et l’Occident ? C’est possible.