Magazine Journal intime

L'élégance du hérisson, Muriel Barbery

Publié le 26 octobre 2014 par Faelys

leleganceduherisson.png

© Folio Gallimard 2009, Muriel Barbery

Plume acérée et authentique pour une histoire piquante et parfois douce des solitudes

Il est de ces romans tellement médiatisés qu'on souhaite les mettre de côté "pour plus tard". J'avais donc noté, trouvé et soigneusement isolé sur un coin de ma bibliothèque "L'élégance du hérisson", sentant qu'il me fallait le lire loin de l'effervescence médiatique de sa sortie portée en triomphe. (combien de rééditions déjà? 30?) Quelques années plus tard, je suis bien heureuse d'avoir pris le temps d'aborder ce roman.

«Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. 
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.»

Dans cet immeuble rue de Grenelle, le quotidien est raconté à travers les yeux et les écrits de ces deux figures complémentaires. La première s'évertue à masquer son esprit flamboyant derrière une apparence terne et stéréotypée, la seconde à peine adolescente semble déjà avoir fait le tour de ce que peut offrir la vie et chronique ses ultimes pensées. Quand débarque un nouvel habitant, le fascinant M.Ozu, leurs plans respectifs vont être bouleversés.

L'écriture de Muriel Barbery est intelligente (très), sensible et parfois élitiste (trop?). Lutte des pauvres et des riches, de l'intelligence du cœur et de l'esprit, philosophes contre poubelles à descendre, les chocs sont nombreux dans cet immeuble. Mais cette même écriture est également juste et absolument poétique par moments. Comme dans ces incursions japonaises qui apportent la légèreté que l'histoire n'a pas. Drôle, intuitive et fine pour décrire la psychologie des gens, mais jamais mièvre. Parce que si cette chronique a des accents émouvants-qui-rapprochent-les-gens à la Anna Gavalda, elle ne laisse pas de place au happy-end ni aux bons sentiments aveugles. Quelle fin, quelle chute tragiquement réaliste, comme celle d'un hérisson qui aurait voulu traverser la route pour modifier sa destinée...

J'ai donc été séduite (par la beauté de l'histoire), attachée (aux deux héroïnes farouches et fragiles à la fois), abasourdie (par certains passages trop doctes pour moi mais surtout par cette fin tristement réaliste), bref, je ne regrette en aucune façon cette lecture qui ne laisse pas indifférent. Une petite leçon de vie, une invitation à dépasser les apparences.

J'ai aimé (et ce n'est pas systématique) lire les avis de Libération et Télérama sur ce roman. 

La bande-annonce du film librement inspiré de ce roman, sorti en 2009: (et que j'aimerais bien voir, tiens)

blog littérature jeunesse, blog livres

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© Folio Gallimard 2009, Muriel Barbery

Plume acérée et authentique pour une histoire piquante et parfois douce des solitudes

Il est de ces romans tellement médiatisés qu'on souhaite les mettre de côté "pour plus tard". J'avais donc noté, trouvé et soigneusement isolé sur un coin de ma bibliothèque "L'élégance du hérisson", sentant qu'il me fallait le lire loin de l'effervescence médiatique de sa sortie portée en triomphe. (combien de rééditions déjà? 30?) Quelques années plus tard, je suis bien heureuse d'avoir pris le temps d'aborder ce roman.

«Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. 
Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.»

Dans cet immeuble rue de Grenelle, le quotidien est raconté à travers les yeux et les écrits de ces deux figures complémentaires. La première s'évertue à masquer son esprit flamboyant derrière une apparence terne et stéréotypée, la seconde à peine adolescente semble déjà avoir fait le tour de ce que peut offrir la vie et chronique ses ultimes pensées. Quand débarque un nouvel habitant, le fascinant M.Ozu, leurs plans respectifs vont être bouleversés.

L'écriture de Muriel Barbery est intelligente (très), sensible et parfois élitiste (trop?). Lutte des pauvres et des riches, de l'intelligence du cœur et de l'esprit, philosophes contre poubelles à descendre, les chocs sont nombreux dans cet immeuble. Mais cette même écriture est également juste et absolument poétique par moments. Comme dans ces incursions japonaises qui apportent la légèreté que l'histoire n'a pas. Drôle, intuitive et fine pour décrire la psychologie des gens, mais jamais mièvre. Parce que si cette chronique a des accents émouvants-qui-rapprochent-les-gens à la Anna Gavalda, elle ne laisse pas de place au happy-end ni aux bons sentiments aveugles. Quelle fin, quelle chute tragiquement réaliste, comme celle d'un hérisson qui aurait voulu traverser la route pour modifier sa destinée...

J'ai donc été séduite (par la beauté de l'histoire), attachée (aux deux héroïnes farouches et fragiles à la fois), abasourdie (par certains passages trop doctes pour moi mais surtout par cette fin tristement réaliste), bref, je ne regrette en aucune façon cette lecture qui ne laisse pas indifférent. Une petite leçon de vie, une invitation à dépasser les apparences.

J'ai aimé (et ce n'est pas systématique) lire les avis de Libération et Télérama sur ce roman. 

La bande-annonce du film librement inspiré de ce roman, sorti en 2009: (et que j'aimerais bien voir, tiens)

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