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Canal+ de bof…

Publié le 24 mai 2008 par Brunoh
Dimanche après midi, je me suis tellement ennuyé en regardant La Semaine des Guignols, que j’en suis venu à me poser une question absolument pas existentielle. Que s’est-il passé pour que Canal+ devienne progressivement une véritable chaîne de beauf ?
Avouons-le : dès sa naissance, en 1984, la première chaîne cryptée et payante du PAF possédait déjà des caractéristiques qui laissaient présager du pire.
Un max de retransmissions de foot et la banalisation du porno constituaient, dès cette époque, deux ingrédients susceptibles d’attirer les masses de testostérone non-pensantes qu’abritent les crânes de la plupart de mes congénères masculins.
Pourtant, Canal+ avait su éviter cet écueil et se frayer un chemin original.
En investissant très largement dans le cinéma (pas toujours de qualité certes, mais en finançant aussi, parfois, des films exigeants) et en choisissant des animateurs de valeur, qui surent démontrer par la suite l’éclectisme de leurs talents.
Un « ton Canal » était né, fait d’impertinence assumée, de recherche de nouveaux formats de programmes et d’exigence éditoriale.
Un véritable labo de la télé de demain… qui est devenue finalement celle d’aujourd’hui !
J’exagèrerais à peine en affirmant qu’à l’orée des années 90, Canal+ possédait pratiquement 20 ans d’avance sur les autres chaînes…
Sauf qu’en 2008, le pionnier s’est rouillé.
Entre les gags répétitifs des Guignols, dont la pseudo insolence prévisible ne recèle plus la moindre fraîcheur, et le vieillissement global de ses grilles de programmes, Canal+ semble embourbée dans un marasme durable.
De plus, la généralisation du pay per view et du téléchargement (légal ou non) ne laissent espérer la moindre voie de salut par le biais du cinéma.
Cet exemple sonne-t-il le glas des chaînes généralistes dans leur ensemble, ou peut-il nous conduire à repenser entièrement les concepts télévisuels ?
En tant que simple spectateur, je ne sais qu’une chose : je ne cherche pas à regarder la télévision pour me désennuyer.
Ni pour oublier les soucis de mon existence.
Du moins pas seulement.
Je veux qu’on attire ma curiosité, qu’on la stimule.
Je veux être étonné et devenir accro à un programme.
Voire attaché à une grille.
Ça tombe bien : il fait beau et je viens de ressortir le barbecue !

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