Conversation hier en tête à tête avec un élève de 4e. Il était adorable et super sympa. Il devient arrogant, pénible,
insolent, méprisant. Il a toujours au coin des lèvres ce petit sourire narquois... et contre un sourire, il sait qu'on ne peut rien. L'autre jour, je le lui ai fait remarqué. En ado rebelle,
il m'a évidemment demandé si je préférais le voir pleurer que le voir rire... comme si entre les deux il n'y avait rien. Le sens de la nuance leur échappe encore à cet âge là... mais pas le sens
de la provoc.
Donc, ce matin, énième clash à propos d'un truc bête, comme toujours. Je lui demande de rester à la fin de l'heure pour qu'on essaie de mettre les choses au point. Il est très intelligent ce
gamin et je sais qu'il va comprendre. Et en effet. Il reconnaît être insupportable en ce moment, détestable même. Il a les larmes aux yeux... il me dit que trop de choses l'énervent, qu'il ne
sait pas ou plus par quel bout les prendre... Comme je le comprends.
Je finis par lui dire que c'est la fin de l'année, que les profs aussi sont énervés et fatigués et que donc son petit jeu agace profondément. Il l'admet.
Pourquoi ai-je soudain envie de lui dire que moi aussi j'en ai marre, que moi aussi je vais péter un plomb ? Je ne le lui dirai pas. C'est un enfant. Il est en pleine crise d'adolescence. Je
suis une adulte responsable. Je suis, contrairement à lui, capable de me contrôler, de maîtriser mes émotions. C'est mon devoir... encore et toujours se maîtriser. Jusqu'au jour où...