Optimisme

Publié le 28 octobre 2014 par Insideamerica

L’Amérique carbure à l’optimisme. Il fallait croire en de jours meilleurs pour s’y installer, cultiver sa terre et lutter pour son indépendance. Il fallait voir le bon côté des choses pour poser ses valises ici, entre rien et pas grand chose. Life, liberty and the pursuit of happiness  (la vie, la liberté et la poursuite du bonheur) sont inscrits dans les gènes, et dans les droits fondamentaux du pays.

De l’optimisme sont nés l’ambition —celle de construire plus grand, plus haut et plus loin, d’aller plus vite et d’explorer les étoiles— et la confiance en soi. L’idée que le possible est supérieur à l’improbable. Que le meilleur finit par l’emporter, que le bien triomphe du mal.

Avec les succès, le gène a parfois muté en naiveté et en insouciance, causant quelques désastres militaires, économiques et écologiques. Vivre a crédit est une vertu. Même si la récente crise financière et la prise de conscience des resources limitées de la planète ont un peu freiné la progression de ces déviations.

Dans sa pire forme, l’optimisme s’est aussi mué en arrogance. Ce sentiment de supériorité — d’impunité parfois— si insupportable aux autres nations.

Mais de toutes les mutations, ma favorite est l’enthousiasme. L’optimisme américain, naif ou bien fondé, préserve le pays de la sclérose et de la morosité. Au quotidien, on lui doit les sourires que l’on croise et les encouragements que l’on reçoit. L’inspiration pour de nouveaux projets et l’envie de les réaliser. L’énergie pour avancer et la capacité à s’adapter. Incapables de traduire le fatalisme à la française, les américains ont repris telle quelle l’expression de « c’est la vie » ; et il n’y a pas de traduction satisfaisante de bof et du bofisme.

Optimism is the faith that leads to achievement. Nothing can be done without hope and confidence. — Helen Keller.

L’optimisme est le pouls du pays et sa fréquence mesure avec attention. Il en va de la santé de son modèle social comme de son économie. Un récent index de confiance des entreprises publié par Sage confirme la bonne santé de l’optimisme américain, classé troisième au hit parade mondial.

Le contraste avec la France est saisissant. Plus pessimistes sur les prospectives à court terme de leur entreprise que dans n’importe quel autre pays y compris —et loin derrière— les pays d’Afrique du Nord, le jugement des français parait pratiquement sans rapport avec leur réalité économique.

Qu’est-ce qu’optimisme? disait Cacambo. — Hélas! dit Candide, c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. — Voltaire.

Peut-être devrait-on introduire un peu de Helen Keller au programme scolaire français. A trop étudier Voltaire, on peut tomber par terre…