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VIOLENCES POLICIÈRES OU POLITIQUES ? Violentes manifs à la suite de la mort de Rémi Fraisse

Publié le 02 novembre 2014 par Menye Alain

-Des rassemblements contre les violences policières organisés samedi à Nantes et à Toulouse à la mémoire du militant décédé la semaine dernière, ont dégénéré.

Rémi Fraisse a été tué lors d’affrontements avec les forces de l’ordre le week-end dernier, à Sivens, sur le chantier d’un projet de barrage contesté et suspendu depuis. D’autres défilés ont été organisés en France. Le plus important a eu lieu à Toulouse où les échauffourées ont fait un blessé léger parmi les policiers. À Nantes, la manifestation a commencé à dégénérer en milieu d’après-midi dans l’artère principale de la ville, alors que le début du défilé avait été plutôt pacifique. Les slogans étaient néanmoins virulents: «La police mutile, la police assassine» ou encore «Flics, porcs, assassins», «police nationale, milice du capital».

Selon le préfet de Loire-Atlantique, Henri-Michel Comet, les manifestants étaient entre 500 et 600, mais c’est un groupe d’environ 200 protestataires «très déterminés» qui ont cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre. Seize d’entre eux ont été interpellés.«Les manifestants ont lancé des bouteilles remplies d’acide sur les forces de sécurité», a-t-il affirmé. «Un policier a été blessé par l’une de ces bouteilles», a-t-il précisé lors d’un point-presse. Ce policier a été touché à la main. Du côté des manifestants, l’un a subi un coup de matraque dans la tempe et deux ont été atteints aux jambes par des éclats de grenades. Un quatrième a été touché au dos par une balle de caoutchouc, et un cinquième au visage. Il a eu le nez fracturé et très abîmé, a rapporté la préfecture, précisant que quatre personnes ont été admises à l’hôpital.

Bouteilles d’acide

Les manifestants, parmi lesquels de nombreux opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, ont utilisé des projectiles variés: bouteilles, fusées de détresse, panneaux de signalisation, poubelles et «projectiles contondants, des pavés», selon le préfet. Les protestataires répondaient à l’appel des organisateurs de ce rassemblement, des mouvances radicales anti-capitalistes qui entendent «exiger l’arrêt des meurtres et mutilations perpétrées par l’État». «C’est un jeune camarade qui a été tué par la police, par l’État, et on ne peut pas laisser passer ça», a raconté Annaik, 23 ans, venant de Rennes, en évoquant la mort de Rémi Fraisse.

«On est venu montrer qu’on n’a pas peur. C’est pas nous qui venons armés, suréquipés. Si eux sont violents, on se défendra», a dit Corentin, 18 ans, de la région de Nantes. D’autres rassemblements, réunissant entre 100 et 200 personnes, se sont déroulés à Lille, Amiens, Bordeaux, Avignon, Montpellier, Brest ou Saint-Brieuc. À Toulouse, les manifestants étaient 600, selon la police. Sur une grande artère du centre, la devanture d’une agence bancaire a été brisée à la masse, des distributeurs de billets vandalisés et des poubelles incendiées. Le Premier ministre Manuel Valls a condamné avec fermeté ces «déchaînements de violence délibérée», qu’il a qualifiés d’«insulte à la mémoire de Rémi Fraisse».

(L’essentiel/ats)


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