Si nous étions quarante ans plus tôt, ce spectacle désormais habituel serait effectivement impossible : deux couples de cygnes venaient d’être introduits sur le Bassin, à une époque où le cygne sauvage avait tellement bien disparu de nos contrées que la plupart des gens pensaient qu’il s’agissait d’un oiseau domestique purement décoratif pour parcs et jardins. La version sauvage était inimaginable.
Les cygnes ont aimé le lieu, ont eu des petits, qui ont eu des petits, qui ont eu des petits, etc. Douze ans après l’introduction des deux premiers couples, il y avait quarante-cinq couples de cygnes sur le Bassin. Aujourd’hui, c’est évidemment beaucoup plus. A vue de nez, on peut compter probablement en centaines, a tel point que le site oiseaux.net a intitulé un de ces articles « Le cygne est-il devenu encombrant ? ».
Encombrant, je l’ignore : prend-il la place et la pitance d’autres espèces endémiques ? je ne sais pas. En tout cas, les cygnes ne semblent gêner ni les oies bernaches qui viennent d’arriver pour l’hivernage, ni les goélands, ni les cormorans, ni les aigrettes. Et surtout, ils font beaucoup moins de bruit que les autres volailles : entre la bernache qui aboie et l’aigrette qui crie façon cochon qu’on égorge, le Bassin est moyennement calme en cette saison.
Photos : Bassin d’Arcachon, 2 novembre 2014