Abel, le gardien du troupeau.
A Roubaix, Abel et Junon forment un vieux couple heureux. Il dirige une teinturerie. Elle a été mère au foyer.
Ils ont eu quatre enfants. Joseph, mort à 6 ans. Une greffe de moelle lui aurait peut-être sauvé un bout de vie, mais personne n’était compatible. Pas même celui qui vient après et qui a un peu été conçu pour cela, Henri.
Henri, devenu grand, Henri que sa mère n’aime pas et qui ne l’aime pas non plus en retour, paraît-il.
Après Henri, il y a Elisabeth. Elle hait Henri. Personne ne sait pourquoi mais elle va loin dans la manifestation de cet étrange ressentiment.
Junon et Elisabeth sont des personnages diaboliques, vous savez ceux à qui on obéit au doigt et à l’œil. Des mangeuses. Personnages féminins si chers à Desplechin.
Le dernier, c’est Yvan. Il est DJ apparemment. Il est marié à Sylvia. Ils ont deux enfants. Yvan est beau.
Parce que Elisabeth l’a décidé, personne ne voit Henri sauf le cousin Simon, peintre. Personnage complexe, plein d’avenir.
A Noël, tout le monde se retrouve à Roubaix dans la maison d’Abel et de Junon. Pourquoi ? Parce qu’on cède à Paul, le fils malade (fou) d’Elisabeth. Parce que tout le monde vient présenter son papier d’analyses. Junon est malade. Il lui faut une greffe.
Des bagarres et des joutes verbales, de l’amour et de la haine, une famille monstrueuse et belle, bref, j’adore définitivement le cinéma de Desplechin, parce qu’il y a plein de personnages, parce que certains sont barrés, parce qu’ils se crachent dessus, sans concession, et que c’est sympa de voir les autres faire ça. C’est pas vrai que Desplechin c’est un cinéma d’intellos, non, Desplechin ça vit et c’est exactement comme dans la vie, il y a des trucs qu’on ne comprend pas, mais tout comprendre ce n’est pas toujours essentiel.
Pourvu qu'il ait un petit quelque chose à Cannes ce film...que la jolie maison n'impressionne pas trop Sean Penn.Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu