Rêver
Du sommeil inabouti extirpé d'un lit torturé
De l'enfant qui parait au vieux qui s'en va
De l'éphémère beauté de la nuit
Ou cauchemarder à en mourir
De la fleur qui s'épanouit sur le fumier
Du blanc et du noir qui ensemble se broient
De la faim et du sexe jamais rassasiés...
Rêver
Du déjeuner avalé sans passion et digéré sans envie
Pourquoi pas? Si on s'emmerde
Pour se faire peur et s'émanciper
De tout, de rien, des futilités primordiales
Contre les illusions des réalités qu'on s'impose
Et puis quoi encore! Trop occupé
Jusqu'à prendre ses jambes à son cou...
Rêver
Pour ne pas lentement dépérir
A s'en faire imploser la tête
A l'espoir qui virevolte dans l'air
De toi, de moi, d'eux
D'hommes, de femmes, d'animaux
De toutes ces richesses, stupre et lucre
Que je vis épris de liberté
Rêver que la nuit approche et que je vais t'aimer.