L’Aigre Doux nous propose aujourd’hui 3 billets Amers sur des sujets très différents : terrorisme au Canada, UMP et UDI et chômage.
Ici à l’Observatoire du MENSONGE, nous aimons la liberté de publier.
Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.
Le Billet Amer #2
Par L’Aigre Doux
Ils se sont tant aimés…
« Ils se sont tant aimés… » Ou peut-être « Qui aime bien, châtie bien. » Nous voilà réduits aux clichés médiocres pour dépeindre le triste mélodrame quotidien offert par le Pouvoir en déliquescence, criblé de coups par cette gauche qui se veut extrême, dont la férocité est alimentée par le remords d’avoir hissé François Hollande à la Présidence de la République.
Parés d’une représentativité en trompe-l’œil – à peine 2% à l’élection présidentielle- qu’ils ne doivent qu’au bon vouloir des socialistes, les écologistes se déchaînent contre le gouvernement en place qu’ils ont cautionné et auquel ils participaient il y a seulement quelques mois. De son côté le Front de Gauche, entré en dissidence immédiatement après l’élection présidentielle, essaye de donner de la voix, mais est curieusement moins audible, malgré son poids électoral très supérieur à celui des Verts. Sans doute une conséquence de la sévère défaite subie par Jean-Luc Mélenchon face à Marine Le Pen qui a su incarner, mieux que lui, les révoltes des Français de toutes sensibilités politiques.
Le prétexte dramatique de la mort du jeune manifestant au barrage de Sivens, instrumentalisée à outrance et avec indécence par la meute, redonne à l’opposition de droite l’opportunité d’adopter une posture plus convenable de responsabilité, de dignité et de modération face à l’événement. Un vrai comportement de parti de gouvernement dont n’ont pas su faire preuve ceux qui exerçaient récemment encore des fonctions ministérielles.
Les guerres fratricides sont les plus cruelles, les plus inexpiables de toutes. En l’occurrence, celle qui déchire la gauche française a des conséquences politiques gravissimes étant donnée sa traduction parlementaire pouvant à tout moment déboucher sur la mise en minorité du Premier Ministre.
Cette crise aigüe, s’ajoutant à toutes celles qui accablent l’Exécutif, rend de plus en plus crédible l’hypothèse d’un retour devant le peuple souverain pour tenter de sortir de l’impasse. Et, à travers les positionnements des uns et des autres pressés par une conjoncture de jour en jour plus préoccupante, l’on entrevoit cette tentation d’une majorité d’union nationale dont le spectre irait de la social-démocratie assumée avec conviction par Manuel Valls à cette droite républicaine et ce centre-droit qu’Alain Juppé ambitionne de fédérer, avec la complicité active de son vieil ami de toujours, François Bayrou. Un cas de figure qui ferait passer à la trappe François Hollande, condamné par la nouvelle donne à la mission éminente d’inaugurer les chrysanthèmes. Ce qu’il fait d’ailleurs plutôt bien…
Quant à Nicolas Sarkozy, la résignation n’étant pas dans ses gênes, il garde la capacité, au-delà des combinaisons plus ou moins artificielles, d’entraîner les foules pourvu que Justice lui prête vie politique.
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La France ne peut pas accueillir toute la misère du Monde.
« La France ne peut accueillir toute la misère du Monde ». Cette réflexion de l’ancien Premier Ministre Michel Rocard exprimée il y a plus de 20 ans est toujours d’une actualité brûlante. La France ne peut toujours pas accueillir toute la misère du Monde, mais c’est déjà fait. Elle est là, à demeure. Le silence des gouvernements successifs et des medias à ce sujet commence à voler en éclats avec les graves événements de Calais et les foules qui se pressent à la frontière italienne de Menton, en provenance directe de Lampedusa. Cette porte ouverte sur tous les pays de la zone européenne, Schengen oblige, est devenue une boîte de Pandore que plus personne n’a les moyens de refermer.
L’excellente émission « C dans l’air» présentée par Yves Calvi en a fait son sujet ces jours-ci. Le constat est accablant. Les différents intervenants n’ont pu que reconnaître l’irréversibilité d’un phénomène que la déstabilisation en chaîne des pays du Proche-Orient ne va faire qu’amplifier et accélérer dans les mois et les années à venir. Immigrants réguliers ou clandestins, demandeurs d’asile politique, réfugiés économiques, victimes de persécutions religieuses ou populations fuyant les combats, ils sont des centaines de milliers à se ruer vers la seule issue possible, l’Europe et ses structures d’accueil humanitaires qui vont rapidement être submergées.
L’espoir d’une solution à ce drame humain, politique, social, économique, n’était même pas évoqué dans cette séquence télévisée, le désarroi des uns et des autres donnant une idée vertigineuse de la perte totale de contrôle de la situation par les autorités. Le représentant de la police cachait mal le sentiment d’impuissance que doivent ressentir tous les responsables de l’ordre public devant l’ampleur du phénomène qui est en train de déferler sur la France. Avec en prime, l’annonce que l’Etat a délivré cette année 200.000 visas de séjour pour les Algériens, la plupart au titre de cet absurde « droit au regroupement familial » instauré par Valéry Giscard d’Estaing qui a reconnu depuis son erreur mais que nul Chef de l’Etat n’a eu la volonté depuis 40 ans de remettre en cause. Assombrissons un peu plus le tableau avec le fameux droit du sol ouvrant l’accès à la nationalité française pour toute personne étrangère née sur notre territoire, disposition largement mise à profit à Mayotte – la plus grande maternité de France- et aux Antilles par des parturientes, immigrées clandestines, venant accoucher dans les établissements hospitaliers locaux.
Plus que le chômage, plus que l’insécurité, plus que le logement, plus que les déficits sociaux, plus que l’intégrisme, cette question qui a vocation à activer à elle seule toutes ces difficultés pesantes et déjà recensées, va ébranler et impacter en profondeur notre société. Avec d’autant plus de force que nul n’est préparé à l’affronter, nul n’ose l’évoquer, nul n’a le courage de la prendre en compte. Le syndrome de l’autruche qui affecte, à quelques rares exceptions près, toute la classe politique française et européenne, ne conjurera pas le péril.
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Capitulation sans condition…
Capitulation sans condition…Le syndrome Malik Oussekine, qui avait fait chanceler il y a 20 ans le gouvernement de Jacques Chirac, a une fois de plus contraint nos responsables politiques à une peu glorieuse reddition. Un recul précipité et généralisé conduisant pêle-mêle à la suspension par le Conseil Général du projet de barrage incriminé, à la condamnation de sa conception par la ministre de l’environnement Mme Royal, 7 ans après qu’il ait vu le jour, au déchaînement écologique relayé par la presse contre les méthodes policières, à la pitoyable consigne de modération adressée par le gouvernement aux forces de l’ordre quand elles sont attaquées, au désarmement des gendarmes face aux violences de groupes fanatisés. On a pris soin d’interdire l’usage des grenades offensives aux gardes-mobiles sans s’assurer que l’on pouvait parallèlement empêcher les manifestants d’utiliser des cocktails Molotov contre eux.
Quelle débâcle! Une de plus pour une classe politique plus que jamais démonétisée, qui n’ose même plus exercer cette compétence régalienne essentielle, celle du maintien de l’ordre public, de la protection des biens et des personnes. Les casseurs, à la radicalisation attisée par les déclarations irresponsables des élus Verts qui règlent leurs comptes avec ce gouvernement dont ils veulent la peau, ont reçu le message 5/5. Ils savent désormais qu’ils peuvent se permettre tous les excès, tous les débordements, tous les saccages urbains, leurs actes délinquants devant être réprimés, on a envie de dire réprimandés, avec souplesse par la police. C’est-à-dire par le retrait qui risque à tout moment de se transformer en débandade pour des troupes d’intervention qui se savent lâchées par leur hiérarchie. Il y a peu de risque à parier, dans ce contexte de laxisme généralisé, que le gendarme qui a tiré la grenade ayant entrainé la mort du jeune manifestant sera très rapidement mis en examen.
Même dans les démocraties les plus évoluées, quand les composantes du pacte social se délitent, quand le pouvoir politique n’a plus la capacité d’assumer ses fonctions essentielles, la rue devient l’alternative à risque. L’avant-goût des manifestations à caractère insurrectionnel en faveur des palestiniens du mois de juillet dernier nous donne une idée de ce que sera, car il surviendra à coup sûr, un nouvel embrasement des banlieues dans le climat actuel. On discerne, mal au terme de ces renoncements à répétition, qui sera alors en capacité de trouver les paroles fortes à même de remotiver des forces de l’ordre démoralisées par le comportement de nos gouvernants.
Les crosses en l’air des poilus de 14 risquent, un siècle plus tard, de retrouver force et vigueur.
L’Aigre Doux
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
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