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Charles Bukowski | pour Jane...

Publié le 13 novembre 2014 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

FOR JANE: WITH ALL THE LOVE I HAD, WHICH WAS NOT ENOUGH

I pick up the skirt,
I pick up the sparkling beads
in black,
this thing that moved once
around flesh,
and I call God a liar,
I say anything that moved
like that
or knew
my name
could never die
in the common verity of dying,
and I pick
up her lovely
dress,
all her loveliness gone,
and I speak to all the gods,
Jewish gods, Christ-gods,
chips of blinking things,
idols, pills, bread,
fathoms, risks,
knowledgeable surrender,
rats in the gravy of two gone quite mad
without a chance,
hummingbird knowledge, hummingbird chance,
I lean upon this,
I lean on all of this
and I know
her dress upon my arm
but
they will not
give her back to me.

Charles Bukowski, The Days Run Away Like Wild Horses Over The Hills, Black Sparrow Press, Los Angeles, 1969.


POUR JANE : AVEC TOUT L’AMOUR QUE J’AVAIS, CE QUI NE SUFFISAIT PAS : …

Je ramasse la jupe,
je ramasse les perles noires
étincelantes,
cette chose qui jadis bougeait
autour de la chair,
et je traite Dieu de menteur,
je dis que tout ce qui bougeait
ainsi
ou connaissait
mon nom
ne saurait mourir
au sens où l’on entend généralement la mort,
et je ramasse
sa belle
robe,
alors que sa beauté s’est envolée,
Et je parle
à tous les dieux,
les dieux juifs, les dieux-Christ,
bribes de choses idiotes,
idoles, pilules, pain,
brasses, risques,
renonciations savantes,
rats dans la sauce de ces 2 devenus dingues,
sans avoir eu l’ombre d’une chance,
savoir d’oiseau-mouche, chance d’oiseau-mouche,
je m’appuie là-dessus,
je m’appuie sur tout ça
et je sais :
sa robe sur mon bras :
mais
ils ne me
la rendront pas.

Charles Bukowski, Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, Éditions du Rocher, Collection Points Poésie, 2008, pp. 36-37. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Thierry Beauchamp.

Chharles Bukowski, Les jours s'en vont




CHARLES BUKOWSKI
■ Voir aussi ▼

→ (sur Recours au poème) Charles Bukowski, Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, par Gwen Garnier-Duguy



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