Magazine Humeur

1914 : Cultivons notre mémoire

Publié le 14 novembre 2014 par Fbaillot

IMG_9129Comme dans chaque commune de France, ce 11 novembre 2014 a été commémoré à Templemars de manière toute particulière, pour marquer le centième anniversaire du déclenchement de ce qu'on a appelé la Grande guerre.
Nous avons voulu participer à cet élan collectif, pour que les plus jeunes d'entre nous n'oublient pas et perpétuent cette chaîne de la Mémoire qui nous mobilise chaque année, notamment autour du monument aux morts. C'est aussi pour cela qu'un petit groupe s'est constitué et a mis en route une série de manifestations destinées à mieux comprendre comment il y a cent ans nos aînés ont vécu cet engagement dans une guerre après laquelle plus rien n'était tout à fait comme avant. Exposition de cartes postales relatant la vie de l'époque, projection du très beau film de Steven Spielberg, "Cheval de guerre", veillée autour du monument et de son Poilu réhabilité pour l'occasion, et recueillement auprès des tombes des deux militaires anglais morts sur le territoire de notre commune en 1918.
Et comme chaque année, nous avons ravivé le souvenir autour du monument aux morts, le 11 au matin. A cette occasion, Michel Carlier, au nom de l'UNC a restitué un important travail de recherches qu'il avait effectuées auparavant pour nous expliquer qui étaient ces jeunes Templemarois qui étaient morts au combat durant la seule année 1914. Cette liste peut paraître un peu fastidieuse, mais c'est le moindre hommage que nous pouvions rendre, un siècle après, à ceux qui ont versé leur sang pour nous.

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Voici ce qu'a déclaré Michel Carlier

Juillet 1914. Dans les campagnes, on pense à rentrer le blé. La France est en pleine moisson. Le 2 août, mobilisation générale. Notre pays est en guerre. Rapidement, c’est le départ des premières unités.
Elles se mettent en marche sous les applaudissements de la foule. Veste bleue, pantalon rouge, casquette rouge garance, pardessus à rabats, musette, fusil Lebel, cartouchières, épée baïonnette au ceinturon, jambières, brodequins cloutés, bidon, quart, sac, vêtements, vivres, munitions, casque, couverture. Les voilà nos braves Poilus.
L’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie est le détonateur d’une guerre aux origines profondes. Conflits non résolus, perte de l’Alsace-Lorraine, alliances militaires complexes, malentendus diplomatiques, différends coloniaux. Désormais, plus rien ne sera plus jamais comme avant. Le premier constat : les fantassins ont la première place dans cette guerre qui rapidement devient une guerre de tranchée, foncièrement défensive, nécessitant hommes et matériel en grand nombre. Constat également : la place importante des chevaux. Elle diminuera tout au long du conflit, pour faire place à la mécanisation.
Le séjour en première ligne est une épreuve redoutable pour les soldats des deux camps. La menace de l’artillerie est permanente. Attaques ciblées, coups de main de jour comme de nuit. Même en secteur dit « calme », on meurt chaque jour. Première cause, les éclatements d’obus éparpillant leur poids de métal.
Les fantassins alternent pour diminuer la pression psychologique et physique.
Entretenir le moral et profiter des moments de liberté à l’arrière. Les maladies pulmonaires font leur apparition avec les tranchées. Multiples pathologies liées aux conditions précaires. Dès l’hiver 14, les médecins l’appellent le cas du « pied tranché », forme de gangrène due à une station prolongée dans l’eau boueuse.
Les hommes ne sont pas égaux devant le risque permanent. Perte d’un camarade, cadavre avec lequel il faut cohabiter, corps démembrés abandonnés. Prendre la décision de les inhumer peut être une initiative mortelle.
Environnement, odeur atroce, conditions de vie, hygiène sont autant de facteurs négatifs.
Les combattants développent une acuité auditive particulière pour déterminer les cibles, le point de chute des obus et le calibre de ces derniers.
Quant aux assauts, les résultats sont terrifiants. Avançant la plupart du temps en terrain découvert, certaines unités perdent 80% de leur effectif en quelques heures.
Nombre de régiments affichent en fin d’assaut de tels niveaux de pertes que l’état-major est obligé de les retirer des zones de combats.
C’est dans ce contexte que nos garçons originaires de Templemars découvrent la véritable signification du mot « guerre ».
Leur histoire en 1914, la voici !

Albert Lehu
Dans son journal de marche, on peut lire écrit à la main : 5 août 1914, le 351e RI ayant terminé sa mobilisation est prêt à embarquer.
Sa composition est la suivante : 34 officiers, 120 sous-officiers, 2075 fantassins, 80 chevaux. Le 24 août, le régiment arrive le matin à Fromezy, où il cantonne. Il reçoit l’ordre d’engagement et se porte en avant de la 72e division d’infanterie au combat. Son déplacement se fera sous le feu de l’artillerie jusque dans la soirée. Il attaque de nuit en direction des carrières de Béhaux, repousse les avant-postes ennemis et stoppe. Il bivouaque à Foameix. Le lendemain, 25 août, il reprend le combat à l’est du moulin d’Etain avec deux compagnies. Vers 11 h a lieu un mouvement de repli sur Fromezy. Nouvel ordre de se porter sur Orvel. Le 351e RI s’exécute et enlève le lieu à la baïonnette. C’est lors de cette journée qu’Albert Lehu sera déclaré tué à l’ennemi à Orvel dans la Marne. Au soir, le régiment est envoyé à Chatillon-sous-les-Côtes. Il en repart le matin pour Verdun. Il est présent sur le site le 27 août dans la matinée. Le 1er septembre, le régiment est à nouveau engagé dans les combats.
Le décès d’Albert Henri Joseph Lehu, né le 10 mai 1886 à Wattignies est transcrit sur les registres de notre commune Templemars le 1er octobre 1920 par jugement du tribunal de Grande instance de Lille en date du 10 septembre 1920. Son père Charles Désiré et sa maman Christine Candelier habitent Templemars. Albert est cultivateur, il est marié, époux de Sophie Stéphanie Wattrelot. Il est mort pour la France à l’âge de 28 ans. Hommage lui soit rendu.

Jean-Baptiste Louis Albert Vandenbulck
Le 5 août 1914, le régiment est prêt. Etat-Major, 8 officiers, 3 bataillons, 3 compagnies dans chaque bataillon. Le 145e RI cantonne à Hautmont et Neuf-Mesnil. Le 6 août, il est en réserve à Sous le Bois. Le 1er septembre, première sortie, premier engagement, premier combat pour chaque fantassin du 145e. Il est accompagné par le 345e RI. Objectif, détruire les batteries ennemies de gros calibre stationnées entre Jeumont et Grand-Rengt. Dans les jardins de Boussois, ils installent les batteries de canons de 75. Ils entrent en action. Rien que pour prendre position sur son objectif désigné, la première compagnie perd 1/5e de son effectif. Deux bataillons sont en première ligne, à droite de Sambre au fort de Boussois. Le premier bataillon atteint les lisières de Marpent. Il est arrêté par les mitrailleuses qui occupent les étages d’une habitation. A 16h, salve d’artillerie ennemie. A la fin de la journée, le régiment a perdu 400 hommes. C’est ce jour que Louis Albert Vandenbulck, le Templemarois, est tué à l’ennemi à Marpent Boussois. Il fait partie des 400 tués de cette terrible journée.
Le père défunt de Louis Vandenbulck était peintre. Sa maman Adeline Lemire est couturière. Ils habitent notre commune. Louis Vandenbulck est mort pour la France le 1er septembre 1914 à l'âge de 22 ans. Il est né à Templemars le 28 janvier 1882. Il est célibataire. Son décès sera transcrit à l'état civil de notre commune le 22 Août 1921. Numéro de matricule 5127, le procès verbal dressé par le lieutenant Alfred Eugène Changenot, officier au 145e RI sera contresigné par deux témoins Arthur Biot et Albert Paumat, fantassins au 145e RI. Il est mort pour la France. Hommage lui soit rendu.

Alfred Louis Hotier
Le premier régiment d'infanterie territoriale installe son troisième bataillon dans le fort de Boussois dans le Nord le 3 août 1914. Septembre, le fort de Boussois, celui de Rocq et celui de Cerfontaine sont bombardés sans discontinuer. Les avant-postes sont continuellement attaqués. On se défend. Les pertes sont lourdes. Le 4 Septembre au soir le rapport de l'officier de jour signale : “Ces vaillants soldats en entrant dans le fort dont ils avaient la garde, avaient déjà fait le sacrifice de leur vie.” Le soir du 4 Septembre, la quatrième section réoccupe les ruines du fort. Il manque ce soir là : 60 fantassins portés disparus. On dénombre 44 tués ,16 fantassins blessés seront évacués. C'est ce 4 septembre qu'Alfred Louis Hotier sera tué à l'ennemi au fort de Boussois dans le Nord. Il est de la classe 1898, matricule 15279. Il est né a Wattignies le 5 Juin1878. Par jugement du tribunal de Lille, il est reconnu mort pour la France le 8 Aout 1924.Ces informations seront transcrites dans les registres de notre commune le 1er Septembre 1924. Ses parents, Alfred Hotier et Catherine Joseph Dujardin résident dans notre commune. Alfred est marié à Marthe Justine Joseph Lecupipère. Le jugement du tribunal tiendra lieu d'acte de décès. Il est mort à l'âge de 36 ans. Il est mort pour la France. Hommage lui soit rendu.

Marcel Domis
Lors de la mobilisation le 73e RI enregistre 58 officiers ,3314 hommes, 192 chevaux et mulets .I| est en réserve au sud d’Epernay dans les bois environnants. Le 6 septembre à 14 heures, l'ordre tombe. Attaquer par l'est.
Dans un premier temps, ils buttent sur les tirs d'artillerie de la Première division française. Ils stoppent et attendent que l'ordre soit donné de poursuivre l'attaque, après que nos artilleurs aient allongé la portée de tir de nos canons. Ils se déploient et montent à l'assaut. 23 heures : l'assaut est stoppé après 9 heures de combat. Ils cèdent le terrain. On compte ses morts. Cette journée coûte au 73e RI 73 tués ,191 blessés, et 211 disparus.
Parmi les 73 victimes, un garçon de Templemars. Il a 23 ans, il est sergent, sous-officier. Marcel Domis est tombé face à l'ennemi le 6 septembre 1914 à Esternay dans la Marne.
Marcel Domis est mort lors du premier assaut. Il est né le 22 novembre 1891 à Templemars, de feu Jean-Baptiste Domis charretier et d’Angélique Sophie Nivesse, cabaretière. L’acte de décès est dressé par Paul Vignon Officier au 73e RI sur déclaration de Guilbert et de Turpin, tous deux fantassins au 73e RI. Il est transcrit le 28 MARS 1919 par jugement. On peut lire “Marcel Domis, Sergent au73e RI, matricule 3721 est mort à Esternay frappé d'une balle sur le champ de bataille." Reconnu mort pour la France. Hommage lui soit rendu.

Désiré Wattrelot
Le 5 août 1914, le 127e RI embarque en chemin de fer pour les Ardennes. Il cantonne jusqu'au 10 Aout à Hannepes. A partir de ce jour, il sera transporté par étape en Belgique près de Dinant. Le 15, il est au contact de l'ennemi. Du 15 au 22 Aout, il occupe Morville, Murennes et Hastières. Le 23, premier engagement. Baptême du feu pour les garçons du 127e. A 15 heures les premières lignes se replient sur ordre. Repli difficile sous les bombardements. 19 heures le 127e traverse Bioul et se reforme à la sortie de la localité. Le 25 août, ils organisent le barrage de Mariembourg. A 9 heures le combat est engagé. A 16 heures l'infanterie ennemie est tenue en échec. Repli à 20 heures, sous la protection du feu du génie et du 43e RI de Lille établi sur les hauteurs de Frasnes.
Le régiment cantonne dans la nuit à Cul des Sauts. Le 29 août attaque du hameau de Chanlieu, c'est un échec. Le régiment se retire pour éviter de lourdes pertes. Ils marchent 6 jours jusqu'au sud de la Marne à Dormans. Le 6 septembre, contact à Epernay. Le 127e occupe les cotes 196 et 200 et couche en fin de journée sur ses positions. Le 7 septembre à 7 heures la progression reprend. L'ennemi bat en retraite, appuyé par l'artillerie française, le 127e commence la poursuite. C'est au lieu dit Retourneloup près de Montmirail que le caporal Emile Désiré Wattrelot est tué a l'ennemi le 7 septembre 1914 dans la MARNE. Il est né à LILLE le 12 avril 1889. Ses parents Jules Emile et Philomène Moreau habitent Templemars. Le Caporal Désiré Wattrelot, matricule 3180 est mort pour la France a l'âge de 25 ans. L'acte de décès sera transcrit à la mairie de notre commune le 12 Mai 1919. Il est décédé le 7 septembre 1914 à 11 heures sur le champ de bataille .L'acte est certifié par Hilaire Carrez, lieutenant au 127e. Désiré Veplactsen et Raphaël Payen fantassins du 127e témoins ont signé le dit acte. Désiré Wattrelot
est mort pour la France. Hommage lui soit rendu.

Albert Florimont Houzé
8 Septembre : le 127e d'infanterie continue sa poursuite. Le 9 Septembre le régiment dépasse Vauchamps et attaque a nouveau a Magny. Du 10 au 13 Septembre, la poursuite engagée quatre jours plus tôt persiste. Le mouvement en avant continue, le 127e franchit la Marne. Cette rivière devient un symbole. Le 14, le régiment est à nouveau engagé dans les combats.
Il est au nord de Reims, il occupe le terrain. Le 14 il se bat au bois de Soulains. Du 18 septembre au 10 octobre, il cantonne dans la région de Berry au Bac. Le 13 octobre, reprise de l'offensive, la cote 108. C'est le 14 octobre 1914 qu'un deuxième Templemarois, appartenant lui aussi au 127e est tué a l'ennemi dans la Marne dans le secteur d'Esternay : le première classe
Albert Florimont Houze.Le 15 octobre, nouvelle attaque cote 91 aux côtés d'un bataillon de Tirailleurs Sénégalais. A 4 heures 45, LE 127e passe Berry au Bac et se porte en lisière du bois cote 91. L’ennemi résiste, les unités se replient sur la rive droite du canal de l'Aisne, non loin de Sapigneul. Ce hameau rasé ne sera jamais reconstruit. Florimond Houzé est couvreur de son
métier. Ses parents Louis et Pélagie Virgnie Brifaux habitent notre commune. Après les combats son corps n'a pas été retrouvé. Il est porté disparu. Aucun acte n'ayant été dressé pour constater son décès, le juge Derigny, président du tribunal de Lille, le juge Lambert et le juge suppléant Massart et ce en présence du substitut du Procureur déclarent le décès de Florimond Houzé par jugement le 3 Juin 1920. Ce jugement est transcrit le 25 août 1920 à Templemars. Le jugement précise que Florimond Houzé âgé de 23 ans est mort pour la France. Hommage lui soit rendu.

Jules Verkarre
Dés le mois d’août 1914, Le 87e RI de Saint Quentin est jeté dans la bataille. Il soutient le combat dans la région de Neufchateau. L'ennemi résiste. Le 21 août il est à Houdignies, franchit les crêtes et se maintient sur place. Et c'est par une nuit noire qu'il parcourt les 1500 mètres qui le séparent de la première tranchée ennemie. Les fantassins reçoivent l'ordre : baïonnette au canon.
L'assaut est donné, ils enlèvent la tranchée à la baïonnette.L’ennemi est stoppé devant Fauresse. Le 17 septembre nouvelle attaque à Servon. Le 21 c'est au tour de la cote 140 à l'est de Servon.
C'est lors du combat le 24 Septembre 1914 à Vienne le Chateau dans la Marne qu'est tombé, tué à l'ennemi le sergent du 87e RI, Jules Verkarre. Il est né à Seclin le 7 Juillet 1881. Son père Ange et sa maman Elizabeth Mertens habitent Templemars. Son décès est transcrit sur les registres de Vienne le Chateau et enregistré à Sainte Menehould le 25 mai1917, folio 60, case numéro 11 sera transcrit dans notre commune le 4 avril 1919. Jules Verkarre est marié. Il a 33 ans. Il est mort pour la France. Hommage lui soit rendu.

René Alexandre Caby
Nous sommes le 27 octobre 1914. Les compagnies d'assaut du 69e RI sont rassemblées. Le jour n'est pas levé. Ils sont prêts. Nous sommes au moulin de Monchy. Le lourd passé de ce régiment créé en 1791 est si prestigieux qu'il possède sa propre sonnerie de clairon afin de se distinguer. Déjà à Ulm et Iéna, le 69e RI était engagé. Ce fut à nouveau le cas ce 28 octobre 1914, lors de l'assaut. Dans les archives du ministère de la guerre, il est stipulé : le 29 Octobre la compagnie du 69e s'élance à la baïonnette pour la reconquête du village. Le régiment est cité a l'ordre de l'armée. Le 69e sera relevé le 31 octobre après les combats de Mautauban, Hebuterne et Monchy aux Bois.
Un jeune Templemarois de 21 ans manque à l'appel. René Alexandre Caby est mort dans les combats pour la reprise de Monchy au Bois le 29 Octobre 1914 dans le Pas de Calais. Il est né le 16 janvier 1893 à Templemars de Jean-Baptiste Louis Caby, couvreur et de Maria Ludivine Drumez, ménagère. Par jugement du tribunal de Lille en audience publique, il sera déclaré mort pour la France. L'acte tient lieu d'acte de décès. Aucun acte n'avait été dressé. L'acte sera transcrit le 9 Juillet 1920 en mairie de Templemars. Il est mort pour la France .Hommage lui soit rendu.

Rendre hommage a chacun d'entre eux, prononcer leur nom, informer de leur parcours d'homme et surtout de soldat, mettre en avant leur courage jusqu'au sacrifice suprême : tel est le travail de mémoire que nous nous sommes fixés. Ils sont morts pour la terre de France, il y a 100 ans.

Le 25 août 1914. Il s'appelle ALBERT LEHU.
Le 1 septembre .1914.Il s'appelle LOUIS VANDENBULCK.
Le 4 septembre 1914. Il s’appelle ALFRED HOTIER,
Le 6 septembre 1914. Il s'appelle MARCEL DOMIS.
Le 7 septembre 1914. Il s'appelle EMILE DESIRE WATTRELOT.
Le 24 septembre 1914, Il s'appelle JULES VERVKARRE.
Le 14 octobre 1914, 1l s'appelle ALBERT FLORIMOND HOUZE
Le 29 octobre 1914. Il s'appelle RENE CABY.

A chacune de ces dates notre village a perdu un de ses garçons

Français, Templemaroise, Templemarois, SOUVIENS-TOI.

Voici ce que j'ai déclaré à la suite de Michel Carlier

Perspective depuis la Nécropole nationale Notre-Dame de Loret

Léon Onésime Marie Senet était sergent au 282e régiment d'infanterie. Le 23 mai 1915, à l'âge de 31 ans, il trouve la mort sur une colline à proximité d'Ablain Saint Nazaire, deux semaines après le déclenchement de la bataille d'Artois. Il aura fallu attendre l'été 2014 pour que sa dépouille soit retrouvée dans un trou d'obus, à l'occasion des travaux entrepris pour construire l'Anneau de la mémoire, inauguré cet après-midi par le président de la République, à côté du mémorial national de Notre Dame de Lorette. Léon a enfin reçu une sépulture, dans sa commune de Rosny sous Bois, il y a quelques jours. Jusque cet été, Léon Onésime Marie Senet faisait partie des quelque 150 000 soldats portés disparus parmi les 600 000 militaires décédés durant la Grande Guerre, dont les noms sont gravés sur ce nouveau monument.

L'accent mis cette année à l'occasion du centième anniversaire du début de cette première guerre mondiale fait remonter à la surface des dizaines d'anecdotes quelquefois tragiques, souvent émouvantes, qui permettent de mieux se représenter ce que nos aînés ont vécu pour défendre notre pays.

C'est dans cette optique que nous avons souhaité faire revivre le souvenir de cette époque, qui nous est désormais plus lointaine, maintenant que les derniers poilus ne sont plus à nos côtés.

Vous l'avez sans doute constaté, notre poilu a fait peau neuve pour l'occasion. L'exposition de souvenirs patiemment amassés par quelques passionnés, dans le hall de la salle Desbonnet, la projection vendredi soir du très émouvant film de Steven Spielberg, Cheval de guerre, la veillée au monument aux morts placée sous l'égide de l'Union nationale des combattants, la cérémonie de ce matin et l'hommage exceptionnel que nous rendrons tout à l'heure aux soldats du Commonwealth décédés en 1918 dans notre commune sont autant d'occasions de rendre ces années terribles plus proches, et plus présentes auprès de nous mêmes et des adultes de demain, en leur souhaitant de contribuer à ce que plus jamais de telles folies meurtrières ne viennent nous frapper.

Nous fêtons cette année le centième anniversaire du déclenchement de cette première guerre mondiale. Nous aurons donc d'autres occasions de mieux comprendre cette période, les raisons qui ont conduit à une telle boucherie, les actes militaires nombreux dans notre région, mais aussi la vie de tous les jours dans nos villages, et les changements qu'ils ont introduits dans notre culture, notre présent. Mais d'ores et déjà, je remercie au nom de la commune toutes celles et tous ceux qui ont apporté leur concours à cette commémoration.

Je laisserai pour terminer la parole à monsieur Kader Arif, secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire :

« Depuis un an, le centenaire de la Grande guerre même intimement mémoire familiale et mémoire nationale. Il est vécu dans chaque commune, chaque famille, chaque foyer. Il rassemble l'Etat, les collectivités territoriales et les associations. Malgré le temps qui passe et nous éloigne d'un siècle que cette guerre a ouvert, le centenaire mobilise les anciens combattants, les jeunes et au-delà tous les citoyens de notre pays autour de cette histoire. »


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