Au loin, d’énormes cheminées, Crachent leur venin de fumées, Formant un nuage toxique, Chargé de particules chimiques.
Cet air nouveau pour les abeilles sera fatal, Pourtant ! Cette belle saison estivale, Annonçait une récolte riche en nectar, Mais dehors le rêve devient cauchemar.
Les prairies ont quitté leurs habits de lumière, Se transformant en d’immenses déserts, Adieu fleurs, parfums et couleurs, Où sont donc passés les insectes butineurs ?
Le silence est total, Fini le chant des Cigales, Éteinte la douce musique des Grillons et Sauterelles, Seul le son d’oiseaux métalliques descend du ciel.
Les arbres n’ont plus de bourgeons, Les abeilles tournent en rond, Leur danse est celle de la désolation, Dans la ruche c’est la consternation.
La mère des abeilles a réuni ses sujets, Car la colonie est à l’agonie, Plus un grain de pollen à distribuer, Plus une goutte de miel pour leur survie.
Aucun œuf à pondre pour la Reine, Vides sont les alvéoles du couvain, Quelques larves cherchent en vain, Un peu de gelée royale pour leur abdomen.
Dans un tremblement ultime, Le « Peuple des abeilles » s’éteint, Annonçant bientôt le déclin, De ceux qui ont commis ce crime.
Les abeilles nous envient ce message, D’une histoire aujourd’hui fiction, Demain ceci ne sera pas un mirage, L’humain devra payer l’addition.
Joël Tribhout