Magazine Journal intime

Dernière Saint Martin

Publié le 28 novembre 2014 par Journalvernois

Le 11 novembre, la Saint Martin ! Comme j’ai dû déjà le dire, c’est la date d’échéance, de renouvellement ou de cessation des baux ruraux. C’est la date d’un éventuel changement d’exploitation. Je n’ai jamais connu cette situation car la famille exploite la ferme de Vernois, la ferme en Bourgogne pour le blog, depuis 1899. Je suis né dans la maison de la ferme et y suis toujours resté. Pour nous ce 11 novembre 2014 est un tournant important dans notre vie car il marque la fin de notre activité agricole. Nous voilà retraités tous les deux. Adieu veaux, vaches, cochons …..tracteur…faucheuse ! Tout est vendu ou presque. Il reste encore un peu de matériel. J’ai commencé à vendre les bêtes depuis fin septembre, avant la forte baisse de fin d’année. Le plus dur a été de voir partir les vaches. Il faut dire que je côtoyais chacune d’elles depuis des années, 10 ans voire 12 pour les plus âgées. On finit par s’attacher. Je ne sais pas où elles sont et je n’ai pas envie de le savoir pour le moment. J’espère juste qu’elles seront bien, qu’elles ne seront pas tombées chez des éleveurs sans scrupules envers les animaux. Cependant il en reste quelques une dans les prés, celles que mes successeurs ,mes locataires m’ont acheté.Je les ai sous les yeux en permanence, pour elles ça ne change pas grand-chose.

C’est bien sûr un grand changement. N’avoir plus rien à faire, n’avoir plus de décision, grande ou petite à prendre, plus d’initiative, ne plus se soucier du temps qu’il fait et de ses conséquences sur les animaux et les cultures, ne plus avoir à subir la pression administrative avec ses contrôles suivis de potentielles pénalités, ne plus être tributaire des aléas de la vie de son troupeau, ne plus être pris en permanence par le travail. En un mot la tranquillité.

Mais d’un autre côté, qui dit retraite dit soixante ans et plus. La jeunesse a foutu le camp. La forme physique n’est plus ce qu’elle a été. Je suis bien obligé de reconnaître que les anciens avaient raison, même si ça me faisait sourire lorsqu’ils disaient qu’au-delà de 60 ans l’âge devient vite un handicap irréversible. Je crois que pour le mental, c’est pareil. Un petit problème devient vite une « montagne » insurmontable même si on finit par la surmonter. De nos jours conduire une exploitation agricole d’élevage et y gagner sa vie n’est pas chose facile. J’admire les jeunes qui se lancent dans cette aventure et je leur souhaite de faire le bon choix,de prendre la bonne orientation et de réussir dans ce contexte défavorable pour le monde agricole, et le monde tout court d’ailleurs
Même si en mon for intérieur je pense qu’il vaut mieux « s’installer » que s’en aller, je suis content d’avoir cessé. Il est bien temps à 63 ans. J’apprends mon métier de retraité. Je suis novice mais je pense m’adapter rapidement. Ah! qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de nous ( M Carré). Je suis d’accord avec cette citation et pour l’instant je ne fais rien et n’ai rien envie de faire. Service minimum ! Je me sens un peu désœuvré. Je prends le temps comme il vient. Par ces courtes journées d’automne cela me convient très bien.

A bientôt


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